Il y avait de l’action dans les salles de spectacles montréalaises ce week-end; Low, Nick Cave, Brian Jonestown Massacre, Fouki « and many more ». Il était difficile d’acheter ses billets à l’avance sans passer à côté d’un.e artiste intéressant.e.

Un qui a sans doute souffert plus que les autres de l’abondance de l’offre, c’est sans contredit Perfume Genius au Rialto; une des belles salles de spectacles à Montréal, malheureusement mal exploitées par les programmateurs. Le plancher de la salle de spectacle était rempli, mais le balcon était vide. Il faut dire que la réputation du jeune artiste est bien construite, sur les bases de ses cinq albums. Cependant, il ne ratisse pas encore aussi large que Nick peut le faire côté public.

Perfume Genius

Et pourtant, pour avoir assisté aux deux spectacles ce week-end, Mike Hadreas a tout du « performer » qu’est la légende du meneur des Bad Seeds. Une belle présence charismatique sur scène afin de nous faire vivre chacune de ses odes que je qualifierais de post-pop, tant l’auteur-compositeur réinvente la musique pop et l’amène ailleurs, et encore davantage, en spectacle. Lui reste à développer davantage sa relation avec ses fans en ayant quelques discussions informelles avec eux tout au long de la soirée.

Néanmoins, on a noté une belle communion bien sentie avec le public qui lui rendait si bien. Le chanteur n’a d’ailleurs pas manqué de souligner le plaisir qu’il prenait avec l’auditoire montréalais, avec sa timidité caractéristique et son envie tout au long du spectacle d’assumer la vedette montante qu’il est. Il a su apprécier la dose d’amour. Un juste retour du balancier.

Je l’ai senti bien entouré par des musiciens compétents et la mise en scène était efficace pour une tournée de cette ampleur. L’enchaînement des chansons était aussi excellent pour ne pas perdre son public. Perfume Genius a puisé dans ses différents titres provenant de ses parutions des treize dernières années, en plus d’ajouter une chanson à paraître.

Il a bien entrecroisé des ballades dignes des meilleurs carrousels des fêtes foraines (Jason, Valley, Normal Song et son classique Learning) et de chansons rythmées, truffées de guitares et assurées notamment par Meg Duffy du groupe Hand Habits.

Hand Habits

Soulignons en terminant, la prestation intéressante et introspective de Hand Habits en première partie. Seule à la guitare, Duffy a su plaire et faire sa place, malgré la trop grande cacophonie qui régnait dans le fond de la salle en raison de la présence au bar et les discussions trop présentes. D’ailleurs, peut-être le seul reproche à faire à Hadreas et sa bande ce soir-là : la qualité sonore n’était pas toujours à point. Il était difficile de distinguer les paroles de ses chansons. Probablement en raison du beau plafond trop bas, qui rend peut-être justement cette salle moins intéressante pour les gens de l’industrie des spectacles musicaux.

Perfume Genius est un artiste à ajouter à votre liste de souhaits concerts, surtout qu’il y a un album à paraître en juin. Ce sera une belle occasion de vous reprendre, j’imagine. En tout cas, perso, j’en redemande.