Entre ma rédaction et les spectacles, j’ai réussi à sortir du centre-ville pour explorer un peu la nature de Chicoutimi.

J’ai passé une bonne partie de ma dernière journée à nager dans l’un des bassins du Parc de la Rivière du Moulin. L’endroit sablonneux où l’on s’est arrêté se situe près d’une immense chute qui se jette dans ledit cours d’eau. Le site, parsemé de jolis sentiers, est tout simplement idéal pour se reposer en forêt– ce dont j’avais grandement besoin après toutes les péripéties des jours précédents. Merci à Sheenah Ko pour le tuyau!

KLÔ PELGAG

Je n’avais encore jamais vu Klô Pelgag en concert ni à la télé. Rien. J’avais de grandes attentes envers le spectacle de la multi-instrumentiste, puisque j’ai lu, écrit et entendu beaucoup de belles choses sur sa présence scénique. À vrai dire, j’ai été servie. Klô offre tout un show. La chanteuse possède l’une des voix les plus justes qu’il m’ait été donné d’entendre en direct. Pelgag bouge, saute et frétille du début à la fin, tenant le micro, la guitare, maniant les touches d’un piano blanc. Son groupe — composé de Virginie Reid (claviers), Étienne Dupré (basse), Pete Pételle (batterie), François Zaïdan à la guitare et de deux des trois grands-mères très à broil pour l’occasion (N Nao et Laurence-Anne) — exécute les pièces avec brio, énergie, synchronisme. C’est rodé au quart de tour. Des projections habillent le tout. Pelgag est généreuse avec son public, pas sur les interventions, mais sur le contenu. Elle a offert deux rappels, dont l’improvisée Ferrofluides fleurs.

Bien que tout soit parfait, il reste que sa proposition musicale à inclinaison ‘chanson’ ne me touche pas plus qu’il ne le faut, et ça, je suis consciente que c’est un avis très très personnel. J’ai eu du plaisir, j’ai même chanté à voix haute certaines des paroles, mais Pelgag n’a pas réussi à décrocher l’étoile coup de coeur de ma fin de semaine. Je m’incline cependant très bas devant cette artiste excentrique, aux interventions étranges et aux habits flyés.

Gab Paquet

Tout au long du festival, il fut très difficile pour les bénévoles et l’organisation de garder le contrôle sur les déplacements et les attroupements des festivaliers. On se souviendra du body surfing lors du concert des Deuxluxes la veille et du mosh pit perpétré par Maky Lavender. Disons que la COVID-19 ne faisait plus partie des inquiétudes du public… Ce n’est qu’à partir de samedi que La Noce a dû imposer ses règlements sanitaires plus sévèrement. Ceci dit, le spectacle de Gab Paquet n’en a que très peu souffert, puisque la foule de 250 personnes était rassemblée pour lui et lui seulement. Tout le monde dansait, chantait à sa place, tandis que certains chenapans tentaient de se rapprocher du guru du kitsch québécois. Difficile de résister au pouvoir d’attraction de la «perfection faite homme».

Surfant sur la plupart des chansons de son dernier album La Force d’Éros ainsi que quelques succès bonbons, Gab Paquet nous a servi une excellente prestation, peut-être pas aussi endiablée qu’à Tadoussac il y a deux semaines, mais tout de même truffée de chouettes moments. On aurait aimé PLUS de changements de costumes, Gab. Trois, c’est pas assez.

Joël Martel & le CEM

Ce concert sonnait comme si Mes Aïeux rencontrait Lucien Francoeur et François Pérusse pour une session improvisée, featuring beaucoup de Guru*. Le célèbre chanteur du Saguenay-Lac-Saint-Jean était soutenu par le collectif du Centre d’Expérimentation Musicale de Chicoutimi (CEM), ce qui a permis à ses compositions électro-rock de changer de style complètement. L’ensemble sonnait davantage jazz et toujours aussi con. Sur scène, on retrouvait Valérie Lachance-Guillemette (Calamine) au saxophone et à la casquette en peau de vache, la pétillante Alice Munger à la basse, la chanteuse Caroline Tremblay pour soutenir Joël Martel, Pascal Beaulieu à coiffe bleu électrique et à la guitare, Gabriel Pearson aux claviers, puis David Simard sur les tambours.

Bien que Martel ait eu de la difficulté à se souvenir de l’ordre de ses chansons, il a réussi à tourner ces petits oublis en bonnes blagues. On le comprend. Il possède plus d’une centaine de morceaux à son actif! Il a tenu à remercier chaleureusement ses fans finis qui le suivent depuis ses débuts à chacun de ses concerts. Quelques chansons ont retenu mon attention : Les bébittes, Le flic romantique (issu de l’album Michel, mon favori), Au Canada, Incognito au McDo. Je suis toutefois grandement déçue de ne pas avoir entendu Des perchaudes et des beyblades en version full-band.

*Je voudrais sincèrement remercier l’équipe de la boisson énergisante Guru, qui a contribué à me garder en vie ce week-end.

The Blaze Velluto Collection

Le dernier spectacle de La Noce de Froment est arrivé et j’avais le coeur gros. C’est à l’intérieur de La Pulperie que le public s’est laissé embarqué dans le country rock et la rétropop du duo The Blaze Velluto Collection. Croisés plus tôt en journée à la Rivière du Moulin, les deux membres fondateurs m’ont confié être très heureux de se donner en spectacle à Chicoutimi! D’ailleurs, ils fêtaient leurs 18 ans d’amour. «Ça paraît pas de même, mais attendez de nous voir de près!»

Le tandem était accompagné des excellents Guillaume Chiasson (Bon Enfant, Jesuslesfilles) ainsi que de Sheenah Ko (Le Couleur, The Besnard Lakes) — qui s’est tapé pas moins de trois concerts différents durant la Noce — puis de Jean-Étienne Collin-Marcoux — ayant participé à pas moins de trois spectacles lui aussi, mais dans la même journée avec Gab Paquet et Beat Sexü. Malgré l’heure tardive de cette prestation, tout le monde débordait d’énergie autant sur scène que sur le plancher de danse.

On se voit l’an prochain pour la Noce de Cire! Merci Chicoutimi.

Crédit photo: Klô Pelgag et Philippe Brach (par Charline Clavier)