Wymond Miles fait partie de la formation garage-pop The Fresh & Onlys. Simultanément, le musicien mène une carrière solo qui avait débuté salutairement avec un premier album fort bien reçu par la critique intitulé Under The Pale Moon. En mode solitaire, Miles sitedemo.caigue une esthétique sonore alliant des éléments de new-wave et de post-punk combiné à un soupçon de romantisme musical et littéraire que n’aurait par renier le duo Marr/Morrissey à l’époque des légendaires Smiths. Donc, voilà Miles de retour avec sa deuxième offrande titrée Cut Yourself Free.

Si le premier rejeton constituait une heureuse distanciation avec le genre musical préconisé par The Fresh & Onlys, on peut constater que le créateur, sur ce Cut Yourself Free, garde résolument le cap. Toujours ces textures de guitares hyper mélodiques, ces claviers évoquant souvent Echo & The Bunneymen et The Cure de même que ces inflexions vocales affligées (parfois un peu trop?) à l’arrière-plan dans le mix.

Sauf que cette fois-ci, la réalisation maison est beaucoup plus rêche et moins lisse que sur le précédent effort, ce qui accentue adéquatement le penchant théâtral/dramatique de la voix de Wymond Miles. Ça demeure résolument accessible malgré les ascendants goth/new-wave éloquemment exprimés sur cette parution.

Misant sur un dépouillement sonore plus prononcé que sur la tentative antérieure, Miles a choisi délibérément une approche créative plus intimiste favorisant une proximité plus grande avec l’auditeur. Est-ce que l’émotivité à fleur de peau de Miles peut parfois sembler trop maniérée et forcée? Absolument. Par contre, le songwriting est juste assez agissant pour permettre au mélomane adepte de cette catégorie musicale de passer outre ce léger impair.

Ce disque ne constitue en rien une révolution, mais Wymond Miles est un étudiant studieux et appliqué qui s’efforce de respecter les règles écrites par les maîtres de ce style musical. Clairement, vous ferez des liens avec Bowie, Robert Smith, The Chameleons UK, The Go-Betweens et plus récemment avec Interpol ou encore Editors… mais ce que Miles propose se situe dans un registre plus relâché et moins chirurgical que les deux pointures précédemment désignées.

Parmi les morceaux prisés, nous avons remarqué l’excellente entrée en matière sur la pièce d’ouverture The Ascension, les très Interpol/Editors nommés Passion Plays et Anniversary Song, les claviers passéistes, mais efficaces dans Night Drives, la très Go-Betweens intitulée White Nights ainsi que le riff de guitare à la Suede dans Why Are You Afraid?.

Bref, ce Cut Yourself Free est une sitedemo.cauction que les adhérents à cette famille musicale devraient assurément apprécier. On peut reprocher à Wymond Miles un manque d’originalité de même qu’une prise de risque anémique. En contrepartie, Miles est un compositeur doué; ce qui l’empêche de sombrer dans une préciosité sentimentale agaçante et soporifique. Un bon disque!

Ma note : 7/10

Wymond Miles
Cut Yourself Free
Sacred Bones Records
34 minutes

wymond.bandcamp.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9hRlqsP8gLw[/youtube]