Wire
Wire
- Pinkflag
- 2015
- 43 minutes
Wire. On ne vous cachera pas qu’on a le plus grand des respects pour la formation menée par Colin Newman depuis près de quarante ans. Avec trois grands disques punk/new-wave au compteur (Pink Flag, Chairs Missing et 154) parus respectivement en 1977, 1978 et 1979, et surtout, des œuvres récentes, telles que Red Barked Tree (2010), on peut dire que la carrière de Wire est une réussite totale en ce qui concerne la constance, l’intégrité et la pertinence… les seules qualités qui intéressent votre vieux briscard préféré en vieillissant. Le reste n’est que foutaise!
En 2013, Wire avait fait paraître un Change Becomes Us regroupant une poignée de chansons inabouties qui avaient été retravaillées et qui avaient obtenu une nouvelle fois l’approbation critique. Les vétérans sont donc de retour avec un quatorzième album, homonyme celui-là, comme si le groupe voulait se donner un nouveau départ, à une énième occasion. On retrouve le quatuor comme on l’aime, avec ce légendaire son ample et compact à la fois et surtout avec ce post-punk gauchisant.
Bon. Sans être une cure de jouvence pour les Anglais, les nouvelles chansons présentées sont mélodiquement efficaces et rockent brillamment à certains moments, particulièrement en fin de parcours avec la locomotive Octopus (excellente chanson!) et l’explosive Harpooned (totalement abrasive!). Ce sont ces sonorités «pleines» et lourdes qui font de Wire un groupe encore excitant aujourd’hui.
Ça devient un peu moins intéressant quand Newman met de l’avant sa propension au new-wave mélodieux. Il manque l’impulsion décapante qui hypnotise l’auditeur et le poing dans le front idéologique «situationniste» s’en trouve amenuisé. On pense à Shifting et à Burning Bridges qui, sans être de mauvaises pièces, font un peu surplace et ennuient quelque peu. Pas d’inquiétude, Wire est incapable de réelles platitudes. C’est un bon disque encore une fois.
À part les deux morceaux mentionnés précédemment dans le texte, on a également apprécié le côté électro-pop en retenue de l’introductive Blogging, la mélodie mélancolique sur In Manchester, l’hypnotique Sleep-Walking, le rock vitaminé Joost & Jostle et l’autre machine punk de l’album titré Split Your Hands.
Est-ce que Wire révolutionne son art? Pas du tout, mais la bande à Colin Newman continue son chemin avec une droiture qui fait honneur à la musique. Voilà un groupe rassurant pour tout mélomane avide de véridicité et qui, après tant d’années, nous offre de bons disques à se mettre dans les oreilles. C’est du foutu bon stock, un peu gériatrique, mais bon quand même!
Ma note: 7/10
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Pinkflag
43 minutes
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