White Lung
Deep Fantasy
- Domino Records
- 2014
- 22 minutes
À la mi-juin, le groupe punk rock canadien, mené par l’extatique et charismatique chanteuse Mish May, nommé White Lung, parachutait son troisième album (premier chez Domino) intitulé Deep Fantasy. Kenneth William (guitare), Anne-Marie Vassiliou (batterie) et Hether Fortune (basse) accompagnent May dans l’expression éloquente de cette rage purgative. Réalisé brillamment par Jesse Gander (ça sonne véritablement comme une grosse tonne de briques), ce Deep Fantasy explosera dans vos enceintes acoustiques ou encore dans vos écouteurs. De l’excellent travail!
Malgré cette réalisation lustrée, mais impétueuse, la musique exaltante de White Lung ne perd en rien de sa crédibilité et de sa pertinence. Ce disque est un feu d’artifice de punk rock mélodique de vingt-deux minutes bien comptées condensées en dix chansons succinctes qui vont droit au but. C’est sans prétention et sans racolage marchand inutile. Rapide, urgent, compact, ça roule à la vitesse d’un Jesus Built My Hotrod perpétuel (Ministry), mais en plus harmonieux, il va sans dire.
Miss May offre une performance rageuse, électrisante, émouvante et si notre punkette féministe est capable de ce genre d’exécution sur un album, on n’ose pas imaginer ce que ça donne sur scène. Combiné au travail guitaristique colossale de Kenneth William qui, sans être un virtuose, ne se contente pas d’aligner mécaniquement les sempiternelles «power chords», ponctuant son jeu de profitables harmonies, on peut affirmer que cette sitedemo.cauction est un quasi sans faute.
Bien entendu, ce genre musical se veut répétitif rythmiquement parlant alors que les brûlots présentés naviguent à peu près tous à la même cadence. Ça pourra paraître un peu linéaire et itératif aux mélomanes peu habitués à ce type de punk rock, mais l’énergie authentique déployée amalgamée à ces redoutables chansons fait qu’on oublie rapidement ce léger impair.
Aucun morceau rachitique, juste du bon punk rock rageur joué dans les règles de l’art! Que ce soit le riff menaçant quasi metal enfiévrant Drown With The Monster, la puissance sonore évoquée sur Down It Goes, l’excellente Snake Jaw, le simple Face Down, le lourd martelage d’Anne-Marie Vassiliou sur I Believe In You, la guitare shoegazienne en intro de Wrong Star, l’efficace riff qui secoue Just For You, la dissonante Sycophant ainsi que les mélodies fédératrices/poings en l’air stimulant Lucky One et In Your Home, vous aurez dans les oreilles du punk rock insoumis de luxe.
Pour vous aider à mieux cerner l’offre sonore de White Lung, on pourrait aisément associer ces ritournelles punkisantes à une mixture sonore de Mötorhead ainsi que de la légendaire formation féminine L7 (ça ne nous rajeunit pas). Sans compter que la bande à May fait la barbe à tous ces pseudo groupes se disant «férocement» punk rock, mais qui pollue les ondes radiophoniques FM de leur mièvrerie sonore. On évitera bien sûr de nommer des noms… White Lung mériterait un rayonnement beaucoup plus large et souhaitons que ce Deep Fantasy signifie le début des grandes manœuvres.
Ma note: 8/10
White Lung
Deep Fanatsy
Domino Recordings
22 minutes
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