The Juan MacLean
In A Dream
- DFA Records
- 2014
- 58 minutes
The Juan MacLean est un projet de musique électronique fondé en 2002 par le compositeur états-unien John MacLean. Accompagné par la chanteuse Nancy Whang (LCD Soundsystem), le duo nous revient avec un troisième album studio nommé In A Dream. Au grand plaisir de mes oreilles, et bientôt les vôtres, l’album en entier repousse les limites établies sur Everybody Get Close (2011) et The Future Will Come (2009). Il y a une profondeur dans la matière, une précision dans les strates sonores, une présence dans les voix et une rondeur dans les sons de synthèse qui font passer les albums précédents comme des galettes oubliées dans le congélateur. J’exagère, mais la différence est notable.
C’est à Giorgio Moroder que l’on pense lorsque A Place Called Space débute. Une basse analogique 70’s, accompagnée par un charleston phasé façon Trans-Europe Express, un jeu de batterie à la Get Innocuous (Sound Of Silver) et une guitare hard rock qui nous mènent à un couplet/refrain new wave. C’est un délice, et un solide début de disque. L’influence de Moroder revient plus loin sur I’ve Waited For So Long, qui rappelle un italodisco obscur du nom d’Automat (1978).
Here I Am surprend la première fois, surtout par la différence d’ambiance avec la piste précédente. Elle offre une combinaison de house et de new jack swing très bien montée, avec une touche analogue un peu comique. Whang offre un chanté/parlé léger, avec juste la bonne dose de nonchalance: c’est parfait.
Love Stops Here est la première de plusieurs pièces résolument new wave. Elle a un air de fin de film de John Hughes, empreint d’une nostalgie et d’une mélancolie typique des 80’s. Ça continue en ce sens avec You Were A Runaway, moins convaincante; Charlotte, plus funk et sexy; et The Sun Will Never Set On Our Love, pièce finale au rythme techno et synthétiseur ronronnant.
Running Back To You se démarque de par sa base R&B gonflée par des éléments soul, funk et disco. Piano électrique et orgue Hammond, si ce n’eut été de Whang, Diana Ross aurait très bien pu chanter sur cette pièce; bref, les chemises sont déboutonnées et les robes sont échancrées sur celle-ci. Finalement, A Simple Design est LE bonbon électro/pop qui témoigne du talent de MacLean dans les structures simples et efficaces, et la portée de la voix de Whang, spécialement dans les refrains. Matière à single ici.
Avec ses structures technopop et italodisco, ses couplets/refrains à la Human League et New Order; In A Dream fait sourire et fait taper du pied du début à la fin. La capacité à réunir autant d’idées sur un même album relève d’une certaine virtuosité, et c’est ce mélange qui donne le son de The Juan MacLean, une musique du futur où même les plaisirs coupables sont permis.
Ma note: 7,5/10
The Juan MacLean
In A Dream
DFA Records
58 minutes
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