L’été dernier, le quasi légendaire Eddie Spaghetti faisait paraître The Value Of Nothing; disque de country rock un brin punkisant qui faisait adéquatement le travail. La semaine dernière, le personnage était de retour avec ses Supersuckers! En effet, l’emblématique formation américaine lançait dans les bacs Get The Hell afin de souligner son vingt-cinquième anniversaire de naissance. Autoproclamé ironiquement «the best rock’n roll band in the world», les Supersuckers proposent un alliage peu subtil, mais fort efficace, de rock, de punk, agrémenté à l’occasion de country.

Sur ce Get The Hell, la bande à Spaghetti présente un album résolument rock fertilisé de refrains fédérateurs et de gros riffs salopés bien juteux, laissant les éléments punks de sa musique quelque peu à l’arrière-plan. Encore une fois, la raffinement musical est totalement absent, mais les textes sarcastiques de Spaghetti ainsi que la qualité de ces chansons sans fioritures font de ce Get The Hell un disque fort convenable.

Enregistré au Arlyn Studio (appartenant à Willie Nelson), ce neuvième album des Supersuckers sonne comme une tonne de briques… peut-être un peu trop! De toute évidence, le groupe avait le désir de faire sonner son rock‘n roll comme jamais auparavant. Sur cet aspect, c’est réussi, mais la réalisation (un soupçon trop lisse) empêche certains morceaux d’atteindre leur plein potentiel. On pense entre autres à Gluttonous et Bein’Bad, qui sonnent quelque peu comme certaines formations de hard rock conventionnelles qui polluaient nos conduits auditifs à la fin des années 80.

Ceci dit, Supersuckers est à son summum lorsqu’il appuie sur l’accélérateur; les salopards présentent quelques brûlots dignes de mention: le refrain rassembleur dans Something About You, l’hymne au déséquilibre psychologique titré Fuck Up, la seule pièce un tantinet punk de l’album intitulé Pushin’Thru et la locomotive rock That’s What You Get For Thinkin. Bonus? Les Supersuckers ne ratent pas la cible avec une reprise abrasive et absolument réussie de Never Let Me Down de Depeche Mode (oui, vous avez bien lu!) et une autre interprétation gracieuseté de Gary Glitter nommée Rock On. Une ode rock qui prendra assurément tout son sens en concert!

Après vingt-cinq ans au compteur, la surprise n’est évidemment plus au rendez-vous avec Supersuckers. Voilà un groupe qui n’a plus rien à prouver, qui s’amuse avec tous les clichés issus du mode de vie «sexe, drogue et rock’n roll», mais qui demeure somme toute d’une efficacité redoutable. Pas un grand disque, mais la meute a encore de l’essence dans le réservoir et sitedemo.caigue un Get The Hell tout à fait satisfaisant. Ceux qui apprécient le rock immédiat et sans artifices seront comblés.

Ma note : 6,5/10

The Supersuckers
Get The Hell
Acetate Records
35 minutes

supersuckers.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SGvHzufR4HM[/youtube]