Critiques

Ryley Walker

Primrose Green

  • Dead Oceans Records
  • 2015
  • 45 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Ryley WalkerCet auteur-compositeur-interprète originaire Rockford, Illinois, a déménagé ses pénates dans la superbe ville de Chicago en 2010 afin de se coltiner à la scène folk de la Ville des Vents. L’an dernier, il faisait paraître All Kinds Of You qui a passé complètement inaperçu; du moins en ce qui nous concerne. On n’a rien lu à ce sujet! Ryley Walker était de retour au mois de mars dernier avec sa deuxième offrande studio titrée Primrose Green. Sur ce disque, le songwriter s’est accointé les services du nec plus ultra de la scène jazz expérimental de la métropole américaine afin de bonifier son folk classique.

Et ça donne un résultat tout à fait époustouflant même si on est directement catapulté dans l’esthétique sonore des années 70. On pense à Nick Drake, Mahavishnu Orchestra, Tim Buckley et au sublime jeu de guitare de Bert Jansch. L’équilibre entre virtuosité et véracité émotive nécessaire à tout album folk est parfaitement réussi. En plus d’être subjugué par la performance pétrifiante du groupe qui accompagne Walker, celui-ci s’impose autant par son jeu de guitare touffue que sa prenante voix de baryton.

C’est tellement senti, vibrant, superbement réalisé, exécuté à la perfection, qu’on en vient à oublier aisément les aveuglants ascendants mentionnés précédemment. On se laisse porter autant par ces improvisations maîtrisées que par ce folk «seventies». Oui, chers mélomanes adorés, c’est notre album folk de l’année… facile à part de ça. Pourquoi? Parce que cette mixture folk-jazz (qui aurait pu tomber dans un pastiche conservateur et pépère à l’os) n’emmerde jamais. Il y a toujours des instants cathartiques dans la musique de Walker qui provoque frémissement et enthousiasme.

Même si ça demeure passéiste, notre attention est toujours focalisée sur la musicalité des sublimes instrumentistes qui appuient Walker. Néanmoins, même si le sceau jazzistique est très apparent, le bonhomme nous rappelle toujours à l’ordre avec des moments folk traditionnel qui captive. On pense à l’instrumental bleusy Griffiths Bucks Blues, la très Nick Drake titrée The High Road ainsi que le folk-country basique On The Banks Of The Old Kishwaukee.

Pour apprécier toute la substance de cette sitedemo.cauction, il faut accepter d’être escorté par Ryley Walker du début à la fin. Toutes les pièces sont à la hauteur, mais si on avait à vous suggérer quelques morceaux de choix, on vous proposerait le lent crescendo entendu à mi-parcours dans Primrose Green, la conclusion bruitiste de Love Can Be Cruel de même que la magnifique improvisation qui se termine en apothéose dans Sweet Satisfaction, un grand cru, il va sans dire!

S’il y a des «folkers» invétérés parmi vous qui n’ont pas encore prêté l’oreille à ce Primrose Green, on vous conseille fortement de le faire dans les plus brefs délais. Du gros stock, croyez-nous! Walker est clairement un talent supérieur (26 ans seulement) qui va assurément nous épater pendant plusieurs années encore. Impossible pour lui de rater son coup! Album folk de l’année? Pour nos oreilles, c’est fort probable!

Ma note: 8,5/10

Ryley Walker
Primrose Green
Dead Oceans
45 minutes

http://deadoceans.com/artist.php?name=walkerryley

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xe22doJBuNE[/youtube]

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