Ron Sexsmith
Forever Endeavour
- Warner Bros. Records
- 2013
- 42 minutes
Nouvelle année qui débute sous les airs de cordes pincées d’une guitare sèche accompagnant la voix — si claire — du canadien Ron Sexsmith. Bon, d’accord, le 13e album studio du chanteur folk n’est attendu que le 5 février, mais déjà nous avons pu l’écouter (encore et encore) en exclusivité au cours des dernières semaines pour ainsi vous en parler avant même son arrivée dans les bacs des disquaires.
Pour quiconque connaît le style préconisé par Ron Sexsmith depuis ses débuts dans les années 1990, Forever Endeavour ne surprendra aucunement. Le nouvel opus marque même le retour vers une sonorité plus folk-classique pour Sexsmith, après avoir pris un court détour sur le chemin de la pop-rock avec l’album Long Player Late Bloomer, paru en 2011 et réalisé par Bob Rock (!).
Facile à comprendre : c’est au réalisateur de ses trois premiers disques, de même qu’à l’album Time Being (paru en 2006), Mitchell Froom, que Ron Sexsmith a confié cette fois ses nouvelles compositions. Résultat : nous voici de retour au temps des Other Songs et Whereabout, sortis et appréciés tout juste avant l’arrivée du désormais célèbre bogue de l’an 2000.
Côté musical, on retrouve sur ce disque une formule appréciée et convenue. En excluant She Does My Heart Good et Snake Road, deux pièces où quelques accords (minimes) d’une guitare électrique s’extirpent de l’ensemble musical, le reste des 14 compositions de Forever Endeavour (douze plus deux chansons bonus) met plutôt de l’avant la voix pure et précise de Ron Sexsmith.
Et c’est sans aucune improvisation que le tout est réalisé par M. Froom, alors que les accords musicaux de chacune des pièces, tant pour les musiciens invités (le batteur Pete Thomas, le joueur de basse Bob Glaub et le spécialiste de la « pedal steel » Greg Leisz) que pour le quatuor à corde derrière les airs entendus de violons, violoncelle, trompettes et cor français, ont été écrits à l’avance, avant même l’entrée en studio de l’auteur-compositeur.
C’est donc dans cette ambiance d’une grande précision que la poésie de Ron Sexsmith prend son envol. Encore plus mélancolique et noire ici, elle s’inspire notamment de la peur de la mort (on a récemment retiré une bosse non cancéreuse dans la gorge de Ron Sexsmith), des souvenirs de jeunesse oubliés et du sens à trouver à la vie. Pas joyeux, on en convient!
Au final, Forever Endeavour se veut un retour en arrière sans nostalgie pour Ron Sexsmith. Ses fans ne seront certes pas déçus.
***Sortie de l’album Forever Endeavour le 5 février***
Ma note: 7/10
Ron Sexsmith
Forever Endeavour
Warner Music
42 minutes