Phantogram
Voices
- Republic Records
- 2014
- 44 minutes
Après quatre années d’absence, le duo new-yorkais, Phantogram refait surface avec un nouvel album intitulé Voices. Composé de Sarah Barthel et de Josh Carter, Phantogram eut un succès impressionnant à la sortie de leur premier opus Eyelid Movies, en 2010. Un disque dynamique et qui représentait dignement leur style bien à eux; du pop-rock-synthétique-underground, immersif et quelque peu inoffensif. On dit que ce genre de musique n’est pas très habituel à New York, et de ce fait, le duo en fait une force en mixant plusieurs facettes de synthés, des sonorités impulsives et de voix assez radicales, surtout provenant de Barthel. Pour leur dernière œuvre, Phantogram décide d’en mettre plein les oreilles en combinant plusieurs styles de musique différents ainsi qu’une thématique un peu plus passive agressive.
Sur ce Voices, la polyvalence des deux musiciens, le style musical et lyrique s’est transformé en une sorte de symphonie R&B, hip-hop, rock, électronique, trip-hop et shoegaze. On dénote également que la voix de Barthel est davantage présente, avec ses variations mordantes et travaillées. Ces quatre années qui distancent les deux œuvres font foi de cette évolution. En effet, Voices est infusé de plusieurs arrangements complexes avec des accents audacieux sur le synthé ainsi que des notes de guitares envoûtantes.
Les chansons s’y trouvant font beaucoup référence à l’obscurité, la mort et le deuil. On y ressent une sorte de quête identitaire, une mélancolie teintée de vulnérabilité. On y décèle dans la voix de Barthel une forte confusion émotionnelle qu’on remarque surtout dans Nothing But Trouble, Black Out Days et Fall In Love. Au travers sa performance vocale, la nostalgie douloureuse est évoquée explicitement dans des nuances alliant le hip-hop et le rock. Barthel travaille sa voix dans Never Going Home avec des sonorités rêveuses qui nous font balancer la tête légèrement en l’écoutant. Une certaine sensibilité poétique se manifeste dans les paroles, quoique celles-ci soient un peu prévisibles. Bref, la majorité des chansons détiennent une certaine affliction ironique, tout en étant différentes les unes des autres.
Au travers cette bouffée de dream pop atmosphérique, on y entend l’influence de la pop punchée de Haim, du style lyrique de Lorde et de l’ambition sonore de Chvchres. Cependant, il ne fait aucun doute que le duo possède un talent significatif propre à eux, qui portera ses fruits tout au long de leur carrière. Étant plus appuyé au niveau des sonorités et des rythmiques, l’album peut s’écouter à tous moments puisqu’il est contemplatif et festif à la fois.
Pour l’instant, on observe une évolution certaine de la part de Phantogram, mais le premier album demeure le plus convaincant. Malgré tout, Voices est un bel effet de surprise et nous fait découvrir la sensibilité musicale de Sarah Barthel.
Ma Note : 6,5/10
Phantogram
Voices
Republic Records
44 minutes
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