Panda Bear
Panda Bear Meets The Grim Reaper
- Domino Records
- 2015
- 51 minutes
Noah Lennox a décidé d’entreprendre 2015 tôt et du bon pied. Celui qui connaît du succès autant en tant qu’artiste solo que comme membre de la formation Animal Collective, lance cette semaine son tout nouvel effort: Panda Bear Meets The Grim Reaper. À propos du titre, Lennox a déclaré en entrevue ceci: «It’s about presenting something that we don’t have an easy time dealing with in a costume that’s just a little bit more clown-y.» (voir source 1)
Et comme le dit Panda Bear lui-même, on se retrouve devant un album qui est loin de la noirceur que la mort évoque traditionnellement. De plus, Lennox n’a pas voulu tomber dans le piège du narcissisme en écrivant sur sa propre mort. Au contraire, l’américain a préféré en faire un thème sous-jacent, une trame de fond subtile, mais essentielle à la compréhension de l’album. Mélodiquement parlant, ce n’est pas l’œuvre la plus marquante de l’artiste. Ce n’est pas Tomboy ou Person Pitch, mais ce n’est certainement pas anodin ou décevant non plus.
Lennox se permet encore de s’amuser avec la construction des pièces, faisant des expériences et mélangeant les mélodies pop accrocheuses à une trame où l’expérience est centrale. À cet effet, Mr Noah paru en décembre (sur le maxi du même nom) est un excellent exemple. C’est entraînant, facile pour l’oreille du mélomane qui apprécie la pop réfléchie, mais c’est aussi intéressant au niveau des sonorités. Il joue le même jeu avec Crosswords qui a des petits côtés de chanteur pop quasi crooner dans la mélodie, mais qui une fois traités et agrémentés d’une musicalité audacieuse, ça prend vraiment tout son sens.
Et c’est la force de Lennox, cette capacité à prendre une mélodie qui pourrait être enfantine dans un autre contexte et creuser sa possibilité. Au bout du compte, l’air brille et prend la place qui lui revient réellement. Panda Bear a la dent sucrée pour l’échantillonnage et cet album ne fait pas exception. La magnifique balade Tropic Of Cancer compte sur un extrait de Pas de deux du ballet Casse-Noisette alors que l’aérienne Lonely Wanderer compte sur un échantillon d’Arabesque No.1 en Mi majeur de Claude Debussy.
Au final, Panda Bear Meets The Grim Reaper est une excellente façon de débuter 2015. Les fans du travail de Lennox apprécieront son inclassable travail. Ceux qui n’ont jamais tendu l’oreille pourraient très bien y trouver une porte d’entrée. Malgré l’expérimentation, Panda Bear reste accessible grâce à ses mélodies somme toute fédératrices.
*Source 1: Colin, Joyce, Was it worthwhile? Panda Bear profiled, http://boilerroom.tv/panda-bear-momaps1/
Ma note: 7,5/10
Panda Bear
Panda Bear Meets The Grim Reaper
Domino Records
51 minutes
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