Palma Violets
180
- Rough Trade
- 2013
- 41 minutes
Formée en 2011, la très jeune formation anglaise, Palma Violets, assemblée autour des deux principaux compositeurs nommés respectivement Sam Fryer (guitare, voix) et Chilli Jesson (basse, voix), mettait au monde récemment son premier rejeton titré simplement 180. Empruntant la recette de mise en marché qui a su si bien promouvoir les Arctic Monkeys, Palma Violets s’est fait connaître en publiant en ligne plusieurs vidéoclips tournés en concert que les fans ont bien entendu généreusement téléchargé. Comparé souvent aux Libertines, le quatuor crée une musique qui se veut une mixture de garage rock aux ascendants psychédéliques.
Au menu, du rock juste assez salopée, une démarche artistique typiquement britannique empreinte d’insolence assumée, des chansons simples mais bien ficelées, qui font habilement leur chemin dans le cortex cérébral. Palma Violets est un groupe qui connaît parfaitement ses limites, mais qui sait aussi pousser à l’avant-plan ses forces : de l’insouciance juvénile à revendre, des influences passéistes bien digérées (Velvet Underground, Iggy Pop, The Only Ones), une interprétation désinvolte qui charme et des inflexions mélodiques opérantes.
Évidemment, le mélomane attentif saura facilement déceler les agaçantes manies qui forcent l’auteur de ces lignes à appuyer sur la pédale de frein, concernant l’appréciation de ce disque. En quelques mots, la linéarité de certaines chansons, la réalisation beaucoup trop ancrée dans les sixties/seventies, les refrains fédérateurs cousus de fil blanc et l’exécution quelque peu instable empêchent ce 180 de se hisser à un niveau supérieur.
Par contre, on ne peut reprocher aux garçons de Palma Violets de se prendre la tête avec une première offrande ampoulée et prétentieuse. En effet, les britanniques créent un rock candide, joué avec une belle énergie et qui sait garder l’auditeur captif. Quelques ritournelles sont venues se greffer dans notre matière grise : la très Velvet vitaminée et intitulée Best Of Friends, la rythmée Rattlesanke Highway, l’excellente Chicken Dippers, le riff convenu mais efficace qui anime Tom The Drum, l’énergique Johnny Bagga’ Donuts et la fédératrice 14.
Au final, sur ce premier effort, Palma Violets a su camoufler astucieusement ses imperfections et ses carences techniques par une assurance irréfutable et une décontraction sympathique. Pas du grand art, mais cette création est absolument certifié rock’n’roll. Ces jeunes hommes possèdent tout le potentiel qu’il faut pour passer à une étape décisive. Dans leur cas, il s’agit tout simplement de prendre un peu plus d’expérience. Un bon premier disque au compteur.
Ma note : 6,5/10
Palma Violets
180
Rough Trade
41 minutes
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