Omar Souleyman
Bahdeni Nami
- Monkeytown Records
- 2015
- 57 minutes
Qui est Omar Souleyman? Originaire de la Syrie, le musicien officie depuis 1994 proposant un genre musical cadencé nommé dabkeh, style issu du folklore arabe. Le dabkeh est également une danse populaire au Liban, en Palestine (et bien sûr en Syrie) qui accompagne cette musique résolument festive. Sur des rythmes jubilatoires (un peu «poteux» sur les bords), l’homme couche des textes portant sur l’amour universel et la paix dans le monde… et Dieu sait que Souleyman sait de quoi il parle puisqu’il a dû quitter son pays natal en proie à la guerre civile qui fait rage actuellement.
La semaine dernière, ce résident turc mettait sur le marché un nouvel album: Bahdeni Nami. Enregistré avec une formation complète à Istanbul, Souleyman s’est accointé les services du multi-instrumentiste virtuose Khaled Youssef, du claviériste fou Rizan Said ainsi que du poète syrien Ahmad Alsaner pour l’aider au niveau littéraire. Mais ce qui caractérise franchement cette offrande, c’est que Souleyman a laissé ses chansons entre les mains de maestros de l’électro tels que Four Tet, Modeselektor, Gilles Peterson et Legowelt afin d’accentuer l’aspect dansant de sa musique. On se retrouve devant un drôle d’oiseau que l’on pourrait qualifier de «dance music» arabe à forte teneur psychédélique!
Pas de doute, ceux qui affectionnent Souleyman le reconnaîtront d’emblée avec l’entrée en matière Darb El Hawa remixée par Cole Alexander des Black Lips. Vous vous en doutez sûrement… On se retrouve en plein univers narcotique. Fort intéressant. Par la suite, la perspective groovy fait graduellement sa place pour ne plus jamais disparaître grâce au travail des pointures mentionnées précédemment.
Ce qu’on a franchement apprécié de ce Bahdeni Nami, ce sont les claviers démentiels joués par Rizan Said dont la performance accentue l’aura hallucinogène de la musique de Souleyman. Sur cet aspect, on applaudit! En contrepartie, les rythmes sont répétitifs et très influencés par la «dance music» européenne, ce qui fait qu’on s’ennuie par courts moments, mais cet impair est contrebalancé aisément par la maîtrise technique de tous ces éminents musiciens qui participent à cette sitedemo.cauction.
Parmi les moments prisés par votre vieux scribe, on a affectionné la complètement folle Tawwait El Gheba (mettant en vedette Gilles Peterson) de même que les claviers de siphonnés gracieuseté du génial Rizan Said dans Leil El Bareh (avec Modeselektor qui tient bien la partie synthétique). On a même balancé frénétiquement la tête sur le rythme très «acid house» sitedemo.caigué par Legowelt sur la conclusive Bahdeini Nami.
Malgré l’itération de l’offre, on demeure captivé du début à la fin par le travail d’Omar Souleyman. On réalise que le bonhomme ne sonne comme personne, même si, aux dires des connaisseurs de l’œuvre du créateur, ce Bahdeni Nami n’est pas la meilleure porte d’entrée pour faire la découverte de l’artiste. Ça demeure somme toute une conception sonore fort divertissante. Ça s’écoute le volume à fond pendant que vos convives, embrumées par une consommation excessive de tabac qui fait rire, se font aller le popotin sur une piste de danse improvisée. Excellent pour faire la fête!
Ma note: 7,5/10
Omar Souleyman
Bahdeni Nami
Monkeytown Records
57 minutes
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