«You burn me/With only heavens voice/You scatter my ashes/To the wind/Embers»

C’est sur ces paroles de la chanson Excos que s’ouvre le nouvel album du groupe Lost In The Trees, titré Past Life. Le chanteur, Ari Picker, semble y jeter un dernier regard sur son douloureux passé, lui qui a vécu le suicide de sa mère en 2009. Épreuve marquante, Picker avait d’ailleurs partagé sa peine et son désarroi sur le disque précédent, l’excellent A Church That Fits Our Needs, sorti en 2012.

Cette fois, il tourne la page et s’offre plutôt une introspection teintée d’une certaine ouverture. Certes, les petits instants ensoleillés dans l’écriture de l’auteur-compositeur sont rares, mais en cherchant bien, on y arrive. Past Life semble plus ancré dans le moment présent que son prédécesseur, ce qui lui évite de répéter un message déjà entendu dans la discographie de Lost In The Trees.

La différence entre les deux disques est encore plus grande sur le plan musical. Reconnue pour son amour de la musique classique, la bande à Picker nous avait habitués sur ces deux premiers opus à une intégration dans ses compositions de ce style. C’était d’ailleurs un élément fort du groupe.

Comprenons que pour Past Life, Lost In The Trees n’a pas réalisé lui-même le disque – une première – et a plutôt travaillé avec le réalisateur Nicolas Vernhes (Dirty Projectors, Animal Collective, Deerhunter). Le changement s’entend, évidemment.

D’abord, le collectif de six musiciens est devenu un quatuor. On a évacué – mais pas entièrement – les violons, violoncelles, et ce mélange classico-rock-pop qui avait fait la renommée – si minime soit-elle – du groupe. En résulte un sitedemo.cauit beaucoup plus contemporain, plus traditionnel dans sa structure. On se promène dans l’indie-pop, principalement, et on s’aventure même du côté rock, à certains moments. Des éléments électros ont également été ajoutés.

Si cela désarçonne aux premières écoutes, on finit par apprécier cette sitedemo.cauction plus minimaliste. On s’attarde davantage à la ligne directrice et au propos premier qu’aux sonorités qui enrobent les pièces. La majorité des chansons atteignent ainsi plus rapidement la cible, à savoir de retenir notre attention.

Si ce n’était des Lady In White et Daunting Friend qui viennent freiner la progression du disque – et de notre plaisir – en milieu de parcours, nous serions ici devant un album qu’il faudrait sérieusement considérer dans notre top 3 en fin d’année. C’est à ce point réussi, ce Past Life.

En spectacle au Il Motore ce samedi 22 février, 20h

Ma note : 8/10

Lost In The Trees
Past Life
Anti Records
38 minutes

www.lostinthetrees.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=p7dT_rFnd1o[/youtube]