Earl Sweatshirt
Doris
- Columbia Records
- 2013
- 44 minutes
Parmi les rappeurs qui forment le collectif Odd Future, Earl Sweatshirt est sans doute celui qui sitedemo.caigue une structure à ses rimes parmi les plus complexes du genre. Doris est son deuxième album. Earl avait paru en 2010 et avait été enregistré avec les moyens du bord, et cette fois-ci, Sweatshirt a réalisé son album dans un studio professionnel et cela s’entend.
Earl, de son vrai nom Thebe Neruda Kgositsile, est le fils d’un poète reconnu de l’Afrique du Sud. Son père obtient sa part d’attention sur Doris, alors qu’Earl y va de plusieurs passages sentis précisément sur la pièce Burgundy: «And when them expectations raising because daddy was a poet, right?/ Talk all you want I’m taking no advice», mais également sur le morceau Chum: «And I just used to say I hate him in dishonest jest/ When honestly I miss this nigga, like when I was six/ And every time I got the chance to say it I would swallow it».
Sa relation avec sa mère n’est pas particulièrement plus joyeuse. D’ailleurs, Sweatshirt (âgé de 19 ans seulement) a disparu de la mappemonde pendant quelques mois, alors qu’il avait été envoyé à un pensionnat dans les îles Samoa, duquel il est revenu en février dernier. Ceci ne l’empêche pas de rapper comme s’il avait toujours fait ça! Ses comparses d’Odd Future viennent aussi y mettre leur grain de sel. Que ce soit le rap de Frank Ocean sur Sunday ou encore Tyler, The Creator qui fait deux apparitions, ceux-ci laissent une empreinte qui se marie à merveille avec l’éloquence de Sweatshirt. D’ailleurs, Tyler, The Creator agit encore une fois comme un agitateur, que ce soit en provoquant Chris Brown (celui-ci a eu une altercation avec Frank Ocean il y a quelques mois): «But Chris and Rihanna’s fuckin’ again so there’s still hope» ou avec son énoncé de départ sur l’excellente Whoa.
Mais bien qu’Earl Sweatshirt affirme encore plus son style sur Doris, cet album n’est pas celui qui le fera passer à l’histoire. Ne vous méprenez pas, c’est un bon album qui amène une façon différente de rapper. Les thèmes habituels y sont présents: fumer de la mari, les femmes et l’alcool. S’y trouvent aussi le rapport au parent de même que son amitié pour Tyler, The Creator et les autres membres d’Odd Future. Cette ouverture sur sa vie personnelle ne fait que donner de la crédibilité à la galette.
Point de vue musical, Doris porte sans contredit la marque du collectif Odd Future et les synthétiseurs utilisés rappellent The Neptunes. Sweatshirt y va aussi d’un échantillonnage osé sur Centurion où il utilise la pièce Soup de la formation Can. Par contre, le rappeur manque parfois d’originalité et on aimerait le voir expérimenter un peu plus au niveau rythmique. Doris représente une des bonnes galettes rap parues cette année et prouve qu’Earl Sweatshirt deviendra un acteur important de la communauté hip-hop pour les années à venir.
Ma note : 7.5/10
Earl Sweatshirt
Doris
Columbia Records
44 minutes
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