Deerhoof
The Magic
- Polyvinyl Records
- 2016
- 41 minutes
Avec The Magic, Deerhoof revient à une formule plus directe, tout en poursuivant ses explorations polyrythmiques en terrain psychédélique et d’avant-garde.
Est-ce que c’est magique (c’est que ça s’rait sûrement les magiciens einh?)? C’est moins clair. Les quatre comparses ont certainement des inspirations chamaniques dans le maniement de leurs instruments, mais ici, on a simplement à faire à un album de Deerhoof.
The Magic, comme son nom pourrait le suggérer n’est pas issu d’un quelconque procédé druidique, mais bien d’une recette. Ce n’est pas une mauvaise chose nécessairement. C’est que voyez-vous, les deux derniers albums étaient tellement décousus qu’on était en droit de se demander si la bande était encore capable de livrer une pièce à la structure un tant soit peu conventionnelle.
Ici, Dietrich, Rodriguez, Saunier et Matsuzaki vont à l’essentiel. The Magic est le steak, blé d’Inde, patate de la discographie de Deerhoof. Efficace, mais un peu quelconque, si le reste de la semaine tu manges du jarret d’agneau braisé à la salicorne (!). Le jarret braisé ici est une métaphore pour le triumvirat The Runners Four, Friend Opportunity et Offend Maggie dans la discographie «deerhoofienne».
Bref, sur The Magic, on privilégie l’attaque de front sans négliger un certain sens mélodique pop. Un sens mélodique un brin contre-intuitif, mais rien de déstabilisant pour tout mélomane qui aurait suivi, ne serait-ce que distraitement, les explorations du groupe.
Ce qui marche à plein ici: les guitares punk-ish, mais saccadées, à la tonalité somme toute assez propre, les syncopes, la voix de Matsuzaki et tout ce qui fait de Deerhoof un groupe unique. Learning To Apologize Effectivily, Dispossessor et Plastic Thrills en sont de bonnes preuves.
Ce qui marche moins? Le bidouillage, Rodriguez et Dietrich au chat et surtout, la longueur de l’album, bien que dans ce cas-ci, c’est un peu symptomatique des albums du quatuor. C’est vrai, il ne fait que 41 minutes, mais l’écoute s’étire vers la fin.
Finalement, The Magic est une bonne cuvée, qui saura plaire aux amateurs, mais pas non plus un essentiel. Il s’agit toutefois d’un album qui tombe à pic pour l’été, et surtout, un album auquel on reviendra.
MA NOTE: 7/10
Deerhoof
The Magic
Polyvinyl Record
41 minutes