Daughter
If You Leave
- Glassnote Records
- 2013
- 46 minutes
Avant tout un projet solo de la chanteuse anglaise Elena Tonra, Daughter est devenu un groupe lorsque le guitariste Igor Haefeli et le batteur Remi Aguilella se sont joints à elle. Le trio lance cette semaine If You Leave, leur premier album qui fait suite à deux maxis. Faisant partie de la nouvelle mouvance folk qui, à la manière de Junip, vient insérer de l’électro et des sonorités plus contemporaines à ce style traditionnel, la formation arrive avec une galette qui n’est rien de moins que de la bombe.
Daughter trouve le moyen d’approcher différemment ce mouvement en plein essor. Le trio arrive avec des partitions musicales plutôt simples, souvent minimalistes ce qui donne tout l’espace à la merveilleuse voix envoûtante et sensible d’Elena Tonra. La formation rajoute ensuite une bonne dose d’atmosphère planante, quelques effets de guitares empruntés au shoegaze et une sensibilité issue de la pop orchestrale. On voit parfois des rapprochements à des artistes tels que Florence + The Machine et Jessie Ware, bien que Daughter soit franchement plus rock que cette dernière. Le groupe compte aussi sur un plume qui n’est pas sans intérêt et les textes s’harmonisent magnifiquement à cette musique qui vous emporte vers le ciel dans un tourbillon de grâce et de volupté.
Winter lance le bal en laissant place à la voix fragile et sombre de Tonra; le tout accompagné d’une petite guitare aux accents atmosphériques et une basse bien appuyée. Dès la deuxième piste titrée If You Leave, on voit à quel point le groupe peut plonger dans le noir avec un refrain d’une beauté incommensurable : « In the darkness I will meet my creators /And they will all agree, that I’m a suffocator. ». La seule présence lumineuse repose dans les cordes vocales de la jeune chanteuse et des arrangements atmosphériques qui nous appellent vers la verticale. Mais ne vous bercez pas d’illusion, voilà un disque sombre qui rappelle la mélancolie sublime d’un Bon Iver. Faire l’apologie de chaque piste serait bien trop long et crève-cœur. Par contre, la pièce la plus surprenante et entraînante de la galette est sans contredit Human qui, avec sa guitare acoustique au riff puissant, les tambours qui font place à un roulement de caisse claire de même que ce superbe piano pour le refrain, est carrément du bonbon pour les oreilles.
Bref, voilà une galette originale pose son empreinte dans le monde de l’indie-folk. Du titre de l’album, aux partitions de guitare, à la douceur de la batterie sans oublier la voix enivrante d’Elena Tonra, Daughter suinte l’authenticité et la fragilité. Un album criant de vérité qui saura ensorceler plus d’un mélomane.
Ma note: 8,5/10
Daughter
If You Leave
Glassnote Records
46 minutes
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