Le 22 février dernier, le mythique guitariste des Smiths, Johnny Marr, nous présentait sa première veritable offrande solo titrée The Messenger. En 2003, Marr avait fait paraître Boomslang avec la formation The Healers; un disque qui constituait plus un effort collectif plutôt qu’une création solitaire. En plus, d’avoir oeuvré au sein de la légendaire formation anglaise, Marr a également posé sa signature musicale en compagnie des artistes suivants: The The, Modest Mouse, John Frusciante, The Cribs, en plus de participer à de nombreux projets musicaux. En somme, Marr est un musicien respecté et actif depuis plusieurs décennies.

Sur The Messenger, Johnny Marr revisite ce qui a fait sa renommée: un jeu de guitare cristallin et reconnaissable à mille lieues de même que des chansons rock accessibles et bien ficelées. Le musicien âgé de 49 ans nous propose une conception sonore fermement ancrée dans des sonorités tirant ses origines des mouvances passéistes brit-pop/madchester. Jusque-là, rien de bien répréhensible à signaler…

Sauf que Johnny Marr est un piètre mélodiste et ce The Messenger souffre terriblement de cette carence. Bien realisée, bien jouée, bien composée, mais mélodiquement extrêmement faiblarde, cette création perd de son intérêt au fil des écoutes tant les inflexions vocales sont d’une linéarité navrante. Malheureusement, le vénéré instrumentiste s’exécute sans grand enthousiasme, et surtout, sans aucun éclair de genie.

Comme plusieurs de ses semblables (voire Noel Gallagher), Johnny Marr a préféré la quiétude et le confort d’un classicisme rock convenu à défaut de tenter de sortir des sentiers battus… et ça donne ce que ça donne, un disque conservateur, déjà-vu et absolument pépère, qui plaira probablement à un public cible avide de nostalgie!

Parmi les ritournelles potables, nous avons relevé la nerveuse I Want The Heartbeat, les guitares typiquement Marr dans European Me, la solide Lockdown et la très The Smiths New Town Velocity. Au niveau des ratages, nous avons noté la soporifique Say Desmene et l’ennuyante The Crack Up… pour ce qui du reste, ce ne sont que des morceaux conformes à la norme qui sombreront assez rapidement dans l’oubli!

Pas brutalement désagréable, ce The Messenger ne passera assurément pas à l’histoire. Johnny Marr est un guitariste remarquable, mais en ce qui concerne sa capacité de créer des lignes mélodiques opérantes, on repassera! Cette parution n’est pas un ratage complet mais nous étions en droit d’en obtenir un peu plus de la part d’un créateur de la trempe de Johnny Marr. Sur le pilote automatique!

Ma note : 5/10

Johnny Marr
The Messenger
Warner Brothers
48 minutes

www.johnny-marr.com/messengeralbum

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=LLOlo2zYqt8[/youtube]