Girlpool
Powerplant
- Anti- Records
- 2017
- 29 minutes
Mieux vaut tard que jamais! Si le dicton s’applique à pas mal de situations, il est d’autant plus vrai lorsqu’on le met relatif à la situation suivante : écouter Powerplant de Girlpool. J’avais en effet réservé sa critique pour le Canal, mais une mystérieuse et inexplicable infection à l’oreille m’aura empêché de lui donner une bonne écoute avant aujourd’hui, situation à laquelle je suis bien heureux de pouvoir remédier avec vous en ce moment.
Parce que Girlpool a de quoi capter l’intérêt. Le duo américain, formé de Cleo Tucker et Harmony Tividad, avait fait un passage fort remarqué avec la sortie de Before the World Was Big, leur premier album lancé en juin 2015. Transportées vers la gloire, notamment par un fort engouement de la critique avec en tête d’affiche le prestigieux Pitchfork, les filles se sont depuis retrouvées à passer de Wichita Records à la reconnue boîte américaine Anti en plus d’intégrer au groupe, dans la dernière année, un batteur.
La décision ajoute un peu de puissance à l’ensemble et vient surtout souligner le côté un peu grunge que peuvent avoir certaines des compositions de l’ex-duo. Exit l’esprit folk-punk qu’on leur trouvait par le passé et bienvenue à la dichotomie fort intéressante qui marque Powerplant, soit une étrange vulnérabilité côtoyant une énergie rock marquée. Si l’on veut se prêter au jeu des comparaisons, je vous dirais que Girlpool embarque un peu dans le même créneau que l’autre band alt-rock féminin de l’heure, et j’ai nommé les fantastiques Chastity Belt. À la différence du quatuor de Walla Walla, ville au nom fort appréciable de l’état de Washington, qui offre une musique pleine de spleen, d’autonomisation féministe et de paroles bien caustiques, le désormais trio de Los Angeles conserve plutôt des textes introspectifs et ne cherche pas à marquer l’esprit par des riffs, mais bien par sa poésie naïve que l’on reconnaît maintenant sans peine.
D’un point de vue plus directement musical, ne nous mentons pas, l’album reste relativement simpliste. Rien de tape-à-l’œil ici; que des compositions servant principalement à accompagner des harmonies de voix bien pensées. Comme je le disais plus tôt, si la batterie sert bien la musique, elle reste avant tout accessoire et s’oublie rapidement dans les diverses avenues musicales que le groupe a choisi d’emprunter. Avec des offres plus grunge (Static Somewhere), plus swingée (Corner Stone) ou des ballades plus lentes (Fast Dust), on reste toujours dans un même univers, mais avec des offres qui promettent de combler tout le monde.
Sans être l’album de confirmation pour un groupe qui avait déjà connu une belle réception chez le public et la presse par le passé, je crois que Powerplant marque tout de même une belle évolution et vient avec une déclaration claire : Girlpool est maintenant un groupe à surveiller à tout prix pour tout amateur de rock alternatif. Dans la lignée des Frankie Cosmos, Courtney Bartnett et autres Chastity Belt, Girlpool s’impose avec un son propre et caractéristique de leur talent.
Ma note: 7,5/10
Girlpool
Powerplant
Anti
29 minutes