Black Rebel Motorcycle Club
Specter At The Feast
- Vagrant Records
- 2013
- 60 minutes
Le groupe américain, originaire de San Francisco, mais résident maintenant dans la ville de Los Angeles, Black Rebel Motorcycle Club (BRMC si vous le voulez bien), lançait la semaine dernière dans les bacs Specter At The Feast, qui fait suite au correct Beat The Devil’s Tatoo paru en 2010. BRMC est constitué de Peter Hayes (voix, guitare et basse), Robert Levon Been (basse, guitare, voix) et Leah Shapiro (batterie). Chavirée par la musique créée à l’époque par le label Creation (The Jesus And Mary Chain, My Bloody Valentine, Ride etc…), la musique de BRMC est fortement teintée des ascendants musicaux mentionnés précédemment. Généralement rock, partiellement bleusy, auréolée de voix remémorant les frères Reid, la musique du trio a sérieusement perdu du galon depuis les trois parutions suivantes : Take Them On, On Your Own, Howl et Baby 81.
Qu’en est-il de ce Specter At The Feast? En premier lieu, il est primordial de souligner le décès du père de Robert Levon Been, Michael Been (meneur de la formation The Call), décédé d’un arrêt cardiaque en 2010. Il était le mentor, le principal conseiller et le technicien de son ultime de la formation, ce qui a plongé BRMC dans une profonde introspection, remettant en question l’avenir même du groupe. Voilà une création colorée totalement par cette importante perte…
Specter At The Feast est un disque globalement plus paisible et touchant que les précédents efforts. L’approche demeure la même : du rock juste assez décapant, juste assez éthéré, aux accents bleusy et garage, appuyé par des mélodies issues du mouvement shoegaze. Les compositions offertes sont somme toute opérantes, l’exécution et la réalisation sont irréprochables… mais il y un mais!
En effet, tout au long de l’écoute, nous avons eu la désagréable impression que BRMC n’a absolument plus rien de nouveau à apporter dans le paysage musical; comme une indécrottable perception de déclin. C’est triste, mais les meilleures années de BRMC sont irrémédiablement loin derrière. Loin d’être une exécrable élaboration sonore, ce Specter At The Feast renferme malgré tout très peu de moments mémorables.
Parmi les quelques éclairs de dynamisme et d’imagination fertile offerts, nous avons repéré la touchante reprise d’une pièce de The Call intitulée Let The Day Begin, le rock’n’roll/bleusy titré Hate The Taste, l’énergique Rival, le quasi-stoner Teenage Disease et l’émouvante Lose Yourself. Par contre, les soporifiques Some Kind Of Ghost, Sometimes The Light et Lullaby viennent sérieusement entacher l’impact qu’aurait pu obtenir cet album.
Malheureusement, on assiste ici au début de la fin, en ce qui concerne le parcours artistique de BRMC. Pas une mauvaise offrande, mais c’est loin, mais très loin, d’atteindre les standards établis par les trois titres mentionnés en début d’article. Peut-être que les adeptes purs et durs du groupe sauront affectionner ce Specter At The Feast… De notre côté, ce sera trois petites écoutes et puis s’en vont!
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