A$AP Rocky
Long.Live.A$AP
- RCA Records
- 2013
- 49 minutes
Dans l’univers du rap « moins grand public », aucun n’a atteint la célébrité aussi vite que Rakim Mayers connu sous le nom de Rocky, faisant parti du groupe de rappeur ASAP. Âgé de 24 ans, né dans Harlem, ayant eu droit à une enfance prise entre le meurtre de son frère, l’emprisonnement de son père et les incessants déménagements, Rakim a pris la décision d’arrêter de vendre de la drogue dans Harlem pour déménager au New Jersey où il a commencé à rapper. Rapidement repéré par Drake, Rocky fit paraître LiveloveASAP qui, avec ses singles Peso et Wassup, lui permit d’atteindre la popularité rapidement.
Avec Long.Live.A$AP, Rocky appose sa marque fermement sur le monde du rap, à la fois, par la qualité de la sitedemo.cauction, que de son talent indéniable pour rimer, ou encore pour la liste impressionnante des collaborateurs allant de Drake à Kendrick Lamar, de Skrillex à Santigold. Ce qui est encore plus impressionnant est que Rocky démontre une profondeur renouvelée, où il s’attaque autant à la réalité de la pauvreté et qu’aux soudains changements bouleversant sa vie; passant d’un jeune afro-américain sans avenir (confiné à un rôle de pusher), à la gloire et l’attention des médias.
Rocky ne traîne pas longtemps pour afficher ses couleurs et le tout commence avec la chanson-titre de l’album sur laquelle il se permet de se défouler, tout en envoyant un refrain peu conventionnel à l’auditeur. Ce morceau représente bien la dualité du personnage, mélangeant réflexions et un parlé issu de la pauvreté la plus rude. Alors que certaines chansons représentent bien les clichés superficiels attribués au rap telles que PMW et son refrain : « Pussy, money, weed / is all a nigga need », d’autres montrent un côté plus profond et subtil comme Suddenly : « I only got one vision, that’s for kids in everycolor, religion/ That listen, that you gotta beat the system, stay the fuck out the prisons/ They try to blind our vision, but we all got children and siblings/ You my brother, you my kin, fuck the color of your skin ». Alors que Rocky sait pondre des tubes accrocheurs avec Fuckin’ Problems et Goldie, il sait aussi montrer l’influence du rap plus classique sur son « flow » avec 1 Train et Phoenix.
Bref, voilà un très bon album de rap crée par un jeune homme bourré de talent. Évidemment, les féministes auront les oreilles charcutées quant à l’impressionnante quantité de «bitch», mais à ce chapitre Rocky n’est pas mieux ou pire qu’un autre. Et certains découvriront ce qui est du «purple juice» (un mélange de sirop à la codéine et de Sprite) mais une fois qu’on s’acclimate au langage provenant de la réalité de la pauvreté, le réel plaisir des rimes intelligentes, de la sitedemo.cauction pratiquement sans failles, prend aisément le dessus.
Ma note : 8.5/10
ASAP Rocky
Long.Live.ASAP
RCA records
49 minutes
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