Alex Nevsky
Himalaya mon amour
- Audiogram
- 2013
- 37 minutes
Cette semaine arrive le deuxième album d’Alex Nevsky, finaliste des Francouvertes édition 2010, alors qu’il avait terminé derrière Bernard Adamus. Ce jeune auteur-compositeur-interprète débarque avec un opus au titre évocateur et comme la fameuse montagne du même nom, Himalaya mon amour possède deux versants, un qui monte et un qui descend.
De la même manière, la première moitié de l’album comporte plusieurs mélodies entraînantes qui rappellent Louis-Jean Cormier, mais aussi Of Monster And Men, surtout au niveau l’énergie déployée. La deuxième portion de la galette s’avère plus personnelle se concentrant beaucoup plus autour des mots et de la voix de Nevsky. Peut-être aurait-il été plus sage d’y aller avec un assemblage plus varié, car une forte impression d’essoufflement s’installe dans la dernière partie de l’album.
N’en reste pas moins qu’Himalaya Mon Amour représente une bonne œuvre de pop. Mieux vaut vivre pauvre et sa guitare acoustique rythmée de même que son penchant électrique est l’une des belles pièces de la galette. Côté littéraire, J’aurai des mains offre un des beaux textes évocateurs du jeune homme. Amalgamé à un refrain animé de synthétiseurs chauds, ces mots touchants résonnent magnifiquement bien: «J’aurai des pieds pour m’enraciner dans ce qu’il reste de nous / L’homme est le plus beau des monuments lorsqu’il se tient debout».
L’amour est le thème central de l’opus, même si Nevsky est allé piger à des endroits variés pour l’écriture. Il plonge entre autres dans le légendaire documentaire de Pierre Perreault pour La bête lumineuse; chanson qui se caractérise par sa montée cadencée vers une finale puissante. Par contre, sur la deuxième portion, les pièces douces affluent et certaines souffrent d’un manque d’énergie. Katharina, au texte crève-cœur, se retrouve soulignée au marqueur gras alors que seule une guitare acoustique meuble la pièce. Cela donne un effet guimauve qui au bout du compte vient desservir ce texte d’une beauté non négligeable.
Enfin, Himalaya mon amour est un bon album pop qui saura aisément trouver son chemin à travers la faune musicale québécoise. Par ses compositions souvent à la limite de ce qui est grand public, et ce qui est juste assez marginal, Nevsky marche sur ce fil de fer avec un équilibre assuré et le musicien saura assurément plaire à un grand nombre. Si Nevsky représente le futur de la pop québécoise, c’est rassurant!
Ma note : 6,5/10
Alex Nevsky
Himalaya mon amour
Audiogram
37 minutes