Chroniques

Windhand

Soma

Windhand-Soma-ArtworkFormée en 2009 dans la ville de Richmond, Virginie aux États-Unis, la formation Windhand nous martèle les tympans d’une musique très pesante depuis sa naissance. Leur deuxième album en carrière est paru en septembre 2013. Il se nomme Soma et il a paru sur l’importante étiquette Relapse Records. Cette offrande confirme hors de tout doute que le groupe est à prendre très au sérieux dans le domaine du doom metal/stoner rock lourd. Je dirais même très lourd.

Mais qu’est-ce que le doom metal exactement? Alors pour ceux et celles qui ne le savent pas, le doom metal c’est ce genre de musique sombre et ténébreuse qui est souvent bâti autour d’un seul, mais très puissant riff. Il faut ajouter à cela que le riff en question doit être ultra salopé par une pédale de fuzz et être aussi musclé qu’un haltérophile de compétition internationale; idéalement sans les stéroïdes… À vrai dire, même si leur musique semble «boostée» aux hormones de croissance, eux semblent plutôt préférer le cannabis et les champignons magiques, mais ça, ce n’est pas de mes affaires!

Autre point important: pour que le doom metal soit vraiment réussi, il se doit d’être fortement hypnotique, tout en donnant l’impression à son auditeur d’avoir à supporter le poids de sa propre tombe sur ses épaules (ainsi que de sa propre pierre tombale) en plein désert suffocant et sans la moindre goutte d’eau en vue, tant la musique y est lourde et écrasante.

C’est là que je vous entends me demandez de votre charmante voix si l’album Soma frappe dans le mille? Et c’est également là que je vous réponds sèchement d’un «oui» avec un léger excès de décibels. Je suis une brute après tout, ne l’oubliez pas.

Lorsque vous écoutez le disque, le premier riff résume parfaitement les prochaines minutes que vous passerez. Les premières mesures sont constituées d’une musique lente, lourde et qui donne quasiment l’impression d’être hyper calorique; un peu comme le dernier pop-corn que j’ai mangé au cinéma. Vous savez ces maïs soufflés qui vous rendent les joues ratatinées après deux bouchées ainsi que les lèvres ultras graisseuses tant l’excès de beurre y est ridicule. Pourtant, je suis incapable de m’arrêter sans arriver au fond d’un sac de trois kilos. Sachez que leur écrasante musique me fait le même effet! Même si l’album est long, je me rends jusqu’au bout sans trop de peine.

Les chansons lentes, sans fin et pesantes sont monnaie courante sur le disque, mais il ne faut pas croire que Windhand se contente d’y aller seulement de massivité. En effet, le groupe a eu l’intelligence de donner un brin de répit en milieu d’album avec une pièce doom-folk magistrale. Elle est baptisée Evergreen. Cette perle nous prouve que ces musiciens savent créer de superbes morceaux aux mélodies touchantes.

Petite note à moi-même: «Arrange-toi donc pour que ta guitare acoustique sonne aussi bien que celle-ci!». Voilà, c’est noté.

Pour terminer l’album, le groupe y va d’un morceau de trente minutes. Oui vous avez bien lu: une demi-heure! L’introduction de la longue Boleskine débute aussi avec une atmosphère doom-folk pour se transformer en monstre de lourdeur. Une pure merveille.

Les musiciens exploitent leur instrument respectif de façon très adéquate et la chimie entre eux est indéniable. Pour ce qui est de la voix, elle n’est jamais criarde. Un brin étouffé par un effet de réverbération et autres trucs du genre pour lui donner une saveur psychédélique; encore une fois du bon travail.

Donc, chers amateurs de musique massive, bien grasse, psychédélique et brillamment construite, je vous conseille fortement ce Soma du groupe Windhand.

Windhand
Soma
Relapse Records
75 minutes
Paru en 2013

Liste des chansons:

1. Orchard
2. Woodbine
3. Feral Bones
4. Evergreen
5. Cassock
6. Boleskine

windhandva.bandcamp.com/album/soma

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FQAosHybZew[/youtube]