Critiques

Ty Segall

Manipulator

  • Drag City
  • 2014
  • 57 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Que serait une année musicale sans une sortie de Ty Segall? L’année dernière, le Californien nous avait offert Sleeper; un album enregistré avec les moyens du bord chez lui. Un disque entièrement acoustique qui laissait entrevoir une version plus personnelle du jeune américain. Puis à Coachella, en avril dernier, Segall accompagné de ses acolytes de toujours: Mikal Cronin, Charles Moothart et Emily Rose Epstein avaient joué de nouvelles pièces qui rockaient pas mal. D’ailleurs, ce sont ces mêmes quatre musiciens qui officiaient sur Slaughterhouse.

Déjà, les pièces présentées à Coachella (Green Belly, Tall Man Skinny Lady et Feel) annonçaient un album plus rock qui se rapprocherait de l’emportement enjoué de Twins. C’était sous-estimer Ty Segall. Sur Manipulator, celui-ci rassemble les meilleurs aspects de chacun de ses projets des trois dernières années pour ensuite accoucher d’un opus nuancé, intelligent et accrocheur. Dix-sept pièces pour la plupart compactes (aucune n’excédant la marque de cinq minutes) qui seront une excellente porte d’entrée pour quiconque veut s’immerger dans la discographie du Californien.

Manipulator s’ouvre sur la pièce titre, surtout sur des claviers qui rappellent les années 70 et un Ty Segall qui emprunte un peu à Ozzy Osbourne dans sa façon d’étirer sa mélodie vocale lors des couplets. D’ailleurs, ce n’est pas la seule référence musicale au mythique groupe Black Sabbath. Feel porte aussi les marques de ce rock bluesy et crasse. Une pièce délicieuse où on apprécie particulièrement la basse généreuse de Cronin… et Segall qui ne nous offre pas un, mais bien deux solos de guitare.

Parlons-en des solos de guitare! Oubliez les pleurnichages des gars de Metallica dans Some Kind of Monster en 2004. Ty Segall nous prouve à maintes reprises sur Manipulator que les solos de guitare, c’est encore très pertinent. En tout cas, pendant que vous «headbangerez» dans votre salon ou dans l’autobus, vous les trouverez tout simplement parfaits. De plus, le rock est omniprésent sur la galette et des pièces telles que It’s Over nous transportent à l’aide d’un fuzz chaud et enveloppant.

Segall ne laisse pas pour autant son côté tendre au vestiaire. The Singer et sa mélancolie rock’n’roll pourrait facilement officier lors d’un «slow» collé à un bal de graduation, alors que Don’t You Want To Know? (Sue) se rapproche de l’univers de Sleeper. Certaines pièces comportent une certaine lourdeur mélancolique, tout en y injectant un peu de rythme. Dans cette catégorie, The Hand fait bonne figure.

Un album franchement réussi de la part de Ty Segall. Le jeune homme surprend constamment par cette capacité à se réinventer. Nous parlons d’un jeune homme âgé de 27 ans seulement qui a déjà huit albums solos, une panoplie de collaborations et une horde de simples et maxis derrière la cravate. Manipulator fait partie des meilleures offrandes à ce jour offertes par le jeune homme. Une excellente façon d’approcher l’univers musical du Californien pour une première fois. Un album à se mettre dans les oreilles impérativement. Maintenant! Awaye! Déguédine!

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