Critiques

Toy

Join The Dots

  • Heavenly Recordings
  • 2014
  • 62 minutes
7,5

toy-join-the-dots-500x502Il y a un an et demi exactement, TOY nous offrait un premier simple très convaincant sur l’étiquette londonienne Heavenly Recordings. Left Myself Behind était instantanément séduisant pour les fans de Stereolab et Pulp. Une pièce d’une durée de huit minutes à la fois très accrocheuse et férocement psychédélique qui a fait solidement bander les bonzes du NME, qui se sont empressés de qualifier le groupe de «sauveurs du rock britannique». Évidemment, il ne faut pas croire tout ce que le NME raconte. Si ma mémoire est bonne, ils ont déjà dit la même chose de The Music

De notre côté de la flaque, Tom Dougall et ses comparses n’ont pas encore fait grand bruit. La sortie de leur premier album éponyme n’a pas su faire lever le buzz autant qu’en Europe et, en toute honnêteté, il valait mieux réécouter en boucle le Primary Colours des Horrors que ce premier opus inégal, afin de satisfaire nos envies de musique vaporeuse et fuzzée. Même leur parfait premier single ne s’y trouvait pas. Scandale! Reste qu’une impression tangible (et quelques excellents morceaux noyés dans le remplissage) nous permettait quand même de croire que le meilleur était à venir pour ces cinq jeunes Anglais de Brighton.

Nous voilà donc déjà devant la suite des choses; une toute nouvelle galette intitulée Join The Dots et réalisée par Dan Carey, véritable sitedemo.caige du studio qui a entre autres travaillé avec M.I.A et les Kills.

D’entrée de jeu, il s’agit d’une oeuvre charnue qui ne contient aucun titre de moins de quatre minutes. C’est après Conductor, pièce d’ouverture instrumentale intéressante, que l’album commence à se révéler avec You Won’t Be The Same. Le titre rock (un brin convenu) vient désamorcer le build-up promis par l’intro. C’est As We Turn, que n’aurait pas renié le Velvet Underground, qui ramène le bateau sur les rails pour passer en vitesse de croisière avec l’excellente pièce titre: un autre bijou psychédélique de huit minutes qui prend feu autour d’une ligne de basse hautement addictive.

Déjà vingt-cinq minutes au compteur et on n’en est pas encore à la moitié. La balade aux accents folk bien fuzzés To A Death Unknown ralentit un peu la cadence, mais ne donne pas du tout envie de mettre un terme à l’écoute. Endlessly nous rappelle la vague pop shoegaze menée par Ride au début des nineties. Elle se fait toutefois éclipser par It’s Been So Long, de toute évidence un moment fort de l’album grâce à son rythme frénétique et sa mélodie vocale impeccable. On passe clairement un meilleur moment avec ce deuxième album. Même si le son général du disque est semblable à la première offrande, les compositions sont vraiment mieux foutues.

Les dernières pièces ne font que confirmer le renouvellement de notre intérêt. Too Far Gone To Know est la pièce la plus synth-rock «stereolabesque» de l’album et le tout se termine en beauté avec une Fall Out Of Love de dix euphorisantes minutes.

Voilà le test du deuxième album réussi haut la main. Le quintette peaufine tranquillement son art pour éventuellement nous emmener dans des territoires moins linéaires et encore un peu plus psychédéliques.

La formation est en concert ce soir à 21h30 au Divan Orange (situé au 4234 boulevard St-Laurent à Montréal) avec Spires en première partie.

Ma note: 7.5/10

Toy
Join The Dots
Heavenly Recordings
62 minutes

toy-band.com

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