Critiques

Tindersticks

Tindersticks – The Waiting Room

  • City Slang Records
  • 2016
  • 49 minutes
7,5

TindersticksC’est souvent dans le minimalisme que réside la vraie beauté artistique. Ou du moins dans cette recherche ardue de la précision. Et c’est précisément ce vers quoi tend Tindersticks depuis des années et encore ici sur ce nouvel album titré The Waiting Room.

Et si le 10e opus du groupe anglais offre une sonorité simple – en apparence du moins – où les instruments inhabituels (mélodica, glockenspiel, violon, trompette, etc.) sont soigneusement sélectionnés avant de faire partie du paysage sonore soft rock proposé, il constitue aussi un sitedemo.cauit audiovisuel unique; ainsi, chacune des onze chansons a droit à son propre court-métrage tourné par un réalisateur différent. Il est possible de voir les onze clips du projet The Waiting Room sur le site de NPR (lien à la fin de cet article).

Pour ceux qui ont suivi la carrière du groupe de Stuart A. Staples, cet amalgame entre la musique et le 7e art ne constitue pas une surprise, alors que Tindersticks a signé par le passé la trame sonore de quelques films, notamment Nenette et Boni (en 1996) de même que Les Salauds (en 2013), tous deux réalisés par la Française Claire Denis.

Mais revenons à l’apport musical de The Waiting Room.

À l’écoute, un constat: même après 20 ans de carrière, Tindersticks réussit encore à surprendre et le réalise sans utiliser d’explosifs sonores ou encore d’artifices musicaux. Et là réside le plaisir d’écouter du Tindersticks.

Oh, il n’est pas parfait ce nouveau venu (la chanson Help Yourself détonne de l’ensemble, minée par une sonorité paresseuse et par une trop grande variété d’instruments – guitares, batterie, tambourine, basse, trompette, etc.), mais il regorge de petits bijoux, respectueux de l’auditeur chevronné à la recherche d’émotion pure, de poésie et d’introspection. Et plus le disque avance en temps, et plus le plaisir intérieur grandit, alors que les pièces les plus «fortes» et «intéressantes» se situent dans son dernier tiers.

Et si vous aviez besoin d’une autre raison pour mettre vos oreilles sur ce Waiting Room, il y a cette pièce, Hey Lucinda… On peut y entendre la voix chaude et suave de notre Lhasa de Sela, décédée en 2010. Merveilleuse idée que de lui permettre un dernier tour de chant. La voilà qui danse pour une dernière fois dans nos oreilles en compagnie de Stuart Staples. Un magnifique hommage posthume.

Ma note: 7,5/10

Tindersticks
The Waiting Room
City Slang Records
49 minutes

http://www.tindersticks.co.uk/

*Lien pour visionner le projet visuel de The Waiting Room:

http://www.npr.org/sections/allsongs/2016/01/14/462671036/stuart-a-staples-on-tindersticks-the-waiting-room-track-by-track?utm_campaign=storyshare&utm_source=twitter.com&utm_medium=social

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=x1DDgKWc2HY [/youtube]