Critiques

The War On Drugs

Lost In The Dream

  • Secretly Canadian
  • 2014
  • 61 minutes
8,5
Le meilleur de lca

L’an dernier, Kurt Vile faisait paraître le très estimé Wakin On A Pretty Daze: un sublime disque de folk rock hypnotique. C’est ce même Kurt Vile qui a fait équipe pendant quelques années avec le meneur de la formation américaine The War On Drugs, Adam Granduciel. Bien entendu, le lien de filiation entre les deux sphères sonores sitedemo.caiguées par les deux créateurs est assez manifeste. Nous sommes ici en territoire amalgamant folk, rock et sédiments musicaux éthérés/narcotiques. Aujourd’hui même, The War On Drugs y va de sa propre interprétation de cette esthétique sonore évoquée précédemment, avec sa troisième offrande, titrée Lost In The Dream.

En 2011, The War On Drugs avait fait paraître Slave Ambient; création que votre vétéran serviteur avait appréciée sans avoir été subjugué. Cette fois-ci, Granduciel s’est adjoint les services de David Hartley (basse, guitare), Patrick Berkery (batterie), en plus d’annexer à son groupe l’excellent Robbie Bennett (claviers) qui vient amplifier l’effet cannabisant de la musique du groupe.

Cessons de tergiverser plus longtemps, Lost In The Dream est le disque tant attendu de la part du quatuor! La bande à Granduciel passe éloquemment à l’échelon supérieur avec des chansons évoquant les grands espaces et la contemplation, alliant à la perfection le folk, le rock classique américain (remémorant autant Springsteen que Petty) à de sublimes moments musicaux vaporeux propulsant l’auditeur en état méditatif.

Lost In The Dream est une conception sonore élégante et émouvante qui vient se positionner tout juste aux côtés du Wakin On A Pretty Daze de Vile. The War On Drugs affûte et précise sa signature, se transformant ainsi en une convaincante référence musicale en matière de ce qu’on pourrait qualifier d’Americana hypnotique.

Lost In The Dream s’écoute à fond la caisse (et d’une seule traite) afin d’apprécier dans toute sa splendeur la superbe réalisation qui met à l’avant-plan les principales caractéristiques de The War On Drugs: des mélodies évoquant autant Dylan que Mike Scott (The Waterboys), des moments instrumentaux cathartiques et fédérateurs de même que des morceaux aux accents country palpitants et orfévrés. Cette sitedemo.cauction donne sérieusement envie de plier bagage en direction de nulle part, de fuir le rythme effréné imposé par ce monde hyperactif/intransigeant afin de faire le plein d’images bucoliques et paisibles; un disque parfait pour la grande route.

Cette création regorge de chansons qui demanderont au mélomane un investissement auditif formel, mais qui sauront récompenser ceux qui seront patients et persévérants: les springsteeniennes Red Eyes et Burning, la mélancolique/pianistique Suffering, l’explosive conclusion rock dans An Ocean Between The Waves, la très Dylan titrée Eyes To The Wind ainsi que les folk country immatériels Lost In The Dream et In Reverse. Tout simplement une réussite!

Est-ce un grand disque qui passera l’épreuve du temps? Difficile à affirmer concrètement, mais une chose est sûre, ce Lost In The Dream est sans contredit le meilleur album de The War On Drugs… le genre d’œuvre que nous devrons réévaluer dans quelques mois. Ne soyez pas surpris, si la note grimpe ultérieurement!

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