Critiques

The Dillinger Escape Plan

One Of Us Is The Killer

  • Sumerian Records
  • 2013
  • 40 minutes
7

The-Dillinger-Escape-Plan-One-of-Us-Is-the-Killer1-e1368400431795Parmi l’ensemble des groupes considérés décapants, The Dillinger Escape Plan est certainement l’un des plus intenses. Ces bêtes de scènes n’hésitent jamais à se lancer du haut de leurs amplis et d’accumuler les acrobaties périlleuses et cela a souvent causé des blessures plus ou moins graves. Ces adeptes du mathcore, encensé par Mike Patton (au point où il a voulu chanter sur un maxi avant l’arrivée du chanteur Greg Puciato), ne semblent pas trop ramollir en vieillissant.

Voilà près de trois ans qu’Option Parilysis est paru et leur nouvelle offrande One Of Us Is The Killer ne s’éloigne pas du style qui les a fait connaître. On peut même dire que la violence sonore est toujours présente et même plus poussée que jamais sur le nouvel opus. Par contre, le côté chaotique s’efface de plus en plus et la mélodie semble prendre une place grandissante au sein du quintette. On assiste aussi à un retour du guitariste James Love qui avait joué au sein de la formation entre 2004 et 2006.

Soucieux de ne pas attrister leurs admirateurs, Dillinger ouvre la galette avec la violente PrancerPuciato se permet de montrer tout l’étendu de son registre vocal. Peu de chanteurs peuvent se vanter d’être à la fois capables d’être criards et de pousser quelques notes dignes d’un chanteur d’opéra, et ce, à l’intérieur de la même chanson. Un des côtés les plus séduisants du groupe reste sa capacité de mixer les genres et d’emprunter souvent au jazz comme Dillinger le fait au début de When I Lost My Bet alors que la batterie y va de quelques accents qui aurait plu à Django Reinhardt. La chanson-titre de la galette fait aussi honneur à leur réputation en commençant tout en nuance et subtilité pour ensuite exploser lors d’un refrain qui est définitivement métal. Nothing’s Funny abonde dans le même sens avec une mélodie puissante et opérante pour l’oreille habituée au hardcore… et ils n’ont rien perdu de leur fougue avec les frénétiques Understanding Decay et Magic That I Held You Prisoner.

Ceci étant dit, on voit clairement l’évolution constante de Dillinger qui semble s’éloigner de plus en plus du chaos musical qui les rendait si adorables à leur début, vers une utilisation accrue de mélodies plus douces à l’oreille. Les fans des premières heures seront peut-être déçus ou peut-être auront-ils eux aussi accepté cette tangente qui semble s’établir au sein de la formation? N’en demeure pas moins que votre mère n’aimerait sans doute pas l’agressivité musicale du quintette. Un bon album qui respecte bien l’évolution de ces machines musicales. Et si vous aimez, ne les manquez pas à leur prochain passage sur scène, car ils sauront vous faire décrocher la mâchoire!

Ma note : 7/10

The Dillinger Escape Plan
One Of Us Is The Killer
Sumerian Records
40 minutes

www.dillingerescapeplan.org/