Critiques

Sun Kil Moon

Benji

  • Caldo Verde Records
  • 2014
  • 62 minutes
8,5
Le meilleur de lca

634457642126.170x170-75Sun Kil Moon est le pseudonyme du songwriter Mark Kozelek, originaire de San Francisco, Californie, et qui était le meneur de la respectée formation Red House Painters. Ce vétéran avait fait paraître Among The Leaves en 2012. Ce proche de Ben Gibbard (The Postal Service, Death Cab For Cutie) catapulte aujourd’hui son sixième album studio intitulé Benji, en référence au légendaire chien; vedette de diverses adaptations télévisuelles et cinématographiques. Oui, vous avez bien lu!

En effet, ce titre semble cocasse à première vue, mais ce Benji est tout sauf loufoque. Cette conception sonore raconte sans fards poétiques superflus, avec une approche littéraire d’un réalisme bouleversant, le passé familial et personnel de Kozelek; une sitedemo.cauction en grande partie autobiographique remplie de confessions qui pourraient rendre inconfortables certains mélomanes… De toute évidence, l’auteur est d’une honnêteté émotionnelle qui ne laissera personne indifférent.

Ont collaboré avec Kozelek? Steve Shelley (Sonic Youth), Jen Wood (Tattle Tale), Will Oldham et Owen Ashworth (Casiotone For The Painfully Alone), afin de sitedemo.cauire ce que nous considérons comme un grand album de folk rock. Ce Benji est à tous les égards l’un des plus poignants et éloquents disques de folk qu’il nous a été permis d’entendre au cours des deux dernières décennies. Kozelek ne réforme absolument rien, mais l’artiste détient une écriture unique, un phrasé singulier et balance ses tripes dans nos oreilles sans aucune espèce de pudeur. On ne peut que s’incliner solennellement devant autant d’intégrité et de véracité.

Sur Carissa et Truck Driver (harmonies vocales gracieuseté de Will Oldham), l’auteur fait référence de façon brutale à des membres éloignés de sa famille qui ont perdu la vie de manière cauchemardesque. Kozelek se met également dans la peau de l’enfant endeuillé sur I Can’t Live Without My Mother’s Love et I Love My Dad. Sans compter ce naïf hommage à Led Zeppelin (dont le jeu de guitare est un subtil repiquage de Born Yr Aur paru sur Led Zeppelin III) candidement intitulé I Watched The Film The Song Remains The Same… et ces bouleversantes chansons sont toujours rédigées, chantées et exécutées avec une sincérité désarmante, quasi perturbante. Bref, les mélomanes avides d’optimisme de pacotille hollywoodien voudront se sauver en courant à l’écoute de ce Benji.

Cette oeuvre est un tour de force parce qu’elle réussit autant à captiver qu’émouvoir grâce à la franchise émotive exprimée sans détour de la part Mark Kozalek. Cet homme possède un talent de narrateur exceptionnel. La beauté réside parfois dans ces petits détails qui nous échappent parce nous sommes tous plus ou moins emportés par cette tornade hyperactive que représente la vie moderne et l’auteur-compositeur-interprète nous rappelle à l’ordre en sitedemo.caiguant un disque aux antipodes de cette curieuse époque.

Pour apprécier ce petit bijou, vous devrez impérativement vous arrêter afin d’en apprécier toute sa substance, et alors, ces fameux petits détails éloquemment exprimés par Sun Kil Moon vous chambouleront à jamais. Fervents de folk rock de luxe, voilà le disque que vous attendiez depuis trop longtemps. À 47 ans bien sonnés, Mark Kozelek, alias Sun Kil Moon, y va de son meilleur effort en carrière. Une création aussi réconfortante que troublante. Du grand art!

Ma note : 8,5/10

Sun Kil Moon
Benji
Caldo Verde Records
62 minutes

www.sunkilmoon.com

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