Critiques

Sia

1000 Forms Of Fear

  • RCA Records
  • 2014
  • 49 minutes
7,5

sia-1000-forms-of-fear-album-cover-1402954560Parmi tous les genres musicaux, la pop est sans doute celle qui laisse le plus de place à la paresse autant intellectuelle qu’artistique. Les standards, encouragés par les choix des radios commerciales, sont rarement élevés et très peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir eu un impact qui passe l’épreuve du temps. À travers les détritus, on trouve souvent de petites perles: Janelle Monae est un excellent exemple. Avec 1000 Forms Of Fear, Sia prouve qu’elle en est un aussi!

Le premier simple annonçait déjà une galette de qualité. Chandelier est une pièce puissante qui évite les pièges de la complaisance et qui, à la manière de Stromae, présente une situation franchement déprimante sur une musique percutante et dansante. Sans compter que l’interprétation de la chanteuse australienne est impeccable. Les variations sont légion et elle ne se gêne pas pour pousser sa voix aux limites. Cette forte interprétation s’entend et se répète à plusieurs moments sur 1000 Forms Of Fear.

Il faut dire que Sia compte sur l’appui d’un réalisateur à la feuille de route impressionnante. Greg Kurstin qui signe la sitedemo.cauction de chacune des pièces, parfois en collaboration, a travaillé avec une panoplie d’artistes, de Peaches à Karen O en passant par The Flaming Lips et Kylie Minogue. De plus, Sia Furler s’implique personnellement dans chacune des pièces, sans doute avec un occasionnel écrivain fantôme, mais tout de même cela reste une preuve d’implication totale.

Sia nous balance des mélodies accrocheuses qui, sans révolutionner le genre, sont drôlement efficaces. Hostage est franchement entraînante et vous donnera envie de vous dandiner le popotin. Elastic Heart est un autre moment fort de la galette, alors que le morceau bénéficie de l’apport de Diplo, qui contrairement à son habitude, se fait suffisamment circonspect pour ajouter à la pièce et non prendre toute la place.

Sia fait aussi une place à l’introspection sur 1000 Forms Of Fear avec la sublime Cellophane qui laisse l’espace à l’émotion sans non plus faire dans la surenchère inutile. Fair Game et ses arrangements de cordes met en lumière la capacité d’interprétation de l’Australienne.

Par contre, certaines pièces sentent la guimauve à plein nez. La convenue Big Girls Cry (qui en plus d’être prisonnière d’une musique entendue mille fois précédemment) compte sur un texte qui peine à s’extirper de l’anecdote. On peut noter parmi les écueils l’ennuyante Burn The Pages qui est gâchée par des arrangements qui manque cruellement d’authenticité.

Ceci dit, 1000 Forms Of Fear est un incontournable de la pop de 2014. Si vous affectionnez les mélodies fortes et les voix exceptionnelles, vous serez particulièrement bien servi par Sia qui fait bonne figure sur son sixième album… et Chandelier vaut vraiment le détour!

Ma note: 7,5/10

Sia
1000 Forms Of Fear
RCA Records
49 minutes

siamusic.net/

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