Critiques

Savages

Silence Yourself

  • Matador Records
  • 2013
  • 39 minutes
8
Le meilleur de lca

savages-silence-yourself-album-cover-press-300Depuis près d’un an, Savages font parler d’eux sur les réseaux sociaux. Entre autres, avec les affiches sur les murs de leurs spectacles qui invitent le public à mettre de côté leurs téléphones cellulaires pour trouver, avec le public, une meilleure façon de profiter de la musique en direct. Les Yeah Yeah Yeahs ont eux aussi commencé à afficher le même genre de message à leurs concerts. Ironiquement, la popularité du groupe tient aussi beaucoup au web et aux médias sociaux; et c’est ce qui a attiré l’attention de la maison de disque Matador, et voilà que Savages nous arrive avec leur premier album : Silence Yourself.

Formé de Jehnny Beth (voix), Gemma Thompson (guitare), Ayse Hassan (basse) et Fay Milton (batterie), le quatuor fait dans le post-punk avec de grosses influences shoegaze et noise rock. On reconnait l’ascendant de groupes tels que Siouxsie And The Banshees, Public Image Ltd, Yeah Yeah Yeahs et Joy Division. Silence Yourself est une galette intéressante qui valse régulièrement entre le calme et la tension. C’est d’ailleurs dans cette constante contraction/détente que le groupe crée des ambiances intéressantes couvertes d’un voile glauque, car l’univers de Savages et loin d’être très lumineux. Voilà un monde où la lumière ne réussit que rarement à percer l’opacité des guitares distordues.

Dès la première pièce de l’album, Shut Up, on se retrouve complètement absorbé dans cet univers intense et opaque. Dans la même lignée, le groupe nous envoie I Am Here et City’s Full qui, arborant les mêmes couleurs, se font maître de guitares bruyantes, d’une batterie simple et d’une basse lourde et présente. Savages montre aussi qu’il sait être plus calme et offre deux pièces inquiétantes et sombres : Waiting For A Sign et Marshal Dear. La première qui saurait trouver sa place dans n’importe quel film d’horreur, la deuxième qui aurait pu se retrouver dans un film de Tarantino. De son côté, She Will se trouve à être la pièce la plus accrocheuse de l’album avec sa batterie très dance-punk et sa ligne de basse plus chaude.

Bref, Savages vient affirmer que les murmures entendus sur le net n’étaient pas que rumeurs. La formation accouche d’une première galette qui laisse une forte impression. Si vous aimez tout ce qui est shoegaze et post-punk, vous risquez de trouver le groupe très séduisant.

Ma note : 8/10

Savages
Silence Yourself
Matador
39 Minutes

silenceyourself.savagesband.com/