Critiques

Santigold

99 Cents

  • Universal Music Group
  • 2016
  • 46 minutes
7,5

SantigoldQuel hymne à la vie que 99 Cents! Santigold revient en force avec ce troisième album qui suit les très célébrés L.E.S Artistes (2008) et Master Of My Make-Believe (2012). L’album s’ouvre sur Can’t Get Enough Of Myself (feat B.C.), une chanson-baume pour le cœur où narcissisme et estime de soi se mélangent, avec des accents très années quatre-vingt-dix. Cet hymne à l’amour de soi qui devient peu à peu de la complaisance colle aux tympans et au cœur. «Woah oooh oooh/I can’t get enough/I don’t know about you/But I can’t get enough of myself».

Cette mise en valeur de soi allant jusqu’à la mise en marché de soi est un thème qui revient tout au long de 99 Cents, le tout avec une rythmique très pop et festive, un soupçon de rap et beaucoup de Casio.

Banshee, pièce coécrite avec Cathy Dennis (celle qui a entre autres écrit Toxic de Britney Spears) est un futur hit de club avec «Step off the edge/Come on/Sweat it all out/Come on». Le chœur agit comme une danse de cheerleaders. La joie de vivre qui se dégage de cette pièce contraste avec le titre, Banshee, qui fait référence à un esprit des légendes irlandaises présageant la mort de quelqu’un d’important: «Banshee on my shoulder/And I ain’t gon’ get no sleep tonight/Says keep doing what I told you/And the trouble is that she ain’t right».

Rendezvous Girl a quelque chose de très eighties, de très accrocheur. Chasing Shadows ramène aux danses collées au secondaire. Who Be Loving Me, un duo avec IloveMakonnen, étonne d’abord par la nonchalance quasi insupportable de la voix masculine qui prend le premier plan dans cette pièce. Néanmoins, le beat s’accroche aux neurones, le refrain s’apprend par cœur: «I’ve got girls/Who’d be loving me/Yeah I’ve got girls around the world/Who’d be loving me» et le flow de Santigold arrive, sublime et délicat.

Before The Fire a quelque chose de solennel malgré les tam-tams, une pièce sur le couple déjà mort alors qu’on tente de réanimer la flamme: «But I was burned before the fire».

All I Got se perd dans la masse des pièces, une chanson pop comme on en entend dix-huit dans une seule journée.

Outside The War évoque les fantômes des morts tombés au combat avec des ouh et des ah et des voix tremblantes. Cette pièce fait écho à l’agressivité trouvé sur l’album précédent, Master Of My Make-Believe.

Run The Races tombe un peu à plat après l’explosion de pop bonbon précédente. Le solo de guitare électrique digne de Corey Heart reste sur le cœur. Trop de sucre.

L’écoute de l’album d’un bout à l’autre manque de souffle. Mais pièce par pièce, on se promène de bijoux pop en pièce accrocheuse. Santi White, de son vrai nom, sait comment créer des pièces qui collent au corps et elle réussit, avec 99 Cents, à donner, à danser et à méditer.

Ma note: 7,5/10

Santigold
99 cents
Universal
46 minutes

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