Critiques

Pharrell Williams

G I R L

  • I Am Other/Columbia Records
  • 2014
  • 47 minutes
4

pharrell-williams-girl-2014Avant d’avoir ouvert le boîtier, on pourrait penser que le deuxième album de Pharrell est une ode à la femme, un hommage à la beauté de la gent féminine. Malheureusement, une fois le disque dans votre lecteur, vous vous rendrez compte que G I R L est plutôt la célébration de la femme en tant qu’objet de désir. Le tout, dans une longue suite de pièces bien réalisées, mais franchement creuses et convenues.

On se demande parfois comment Williams est passé de l’excellence de N*E*R*D et des Neptunes à la médiocrité de ces pièces solos qui ont sensiblement le même message: «Fille, t’as un beau cul, veux-tu qu’on aille fourrer?». Ne cherchez pas à rendre ça plus romantique que ça! Hunter avec ses respirations fortes, imitant les sons sitedemo.cauits lors de la resitedemo.cauction, combinés au ton convenu de Williams, incluant un texte totalement insipide, ne vous laissera aucune échappatoire. Tout ceci suivi de la non édifiante Gush, qui ne remonte pas le niveau d’un seul cran.

Si on cherche un bon côté à ce deuxième album solo de Williams, c’est du côté de la réalisation lustrée. Si c’était la première galette pop que l’auditeur entendait de sa vie, alors oui, cela pourrait sembler inventif. Si vous avez déjà écouté du Prince ou du Michael Jackson, G I R L risque de vous laisser sur votre faim. Il réussit même à sous-utiliser la magnifique voix d’Alicia Keys sur le mauvais pop-reggae Know Who You Are.

L’homme qui a participé aux deux plus gros succès de l’année 2013 avait au préalable fait paraître Happy; une chanson qui se veut honnête sans être incroyable. Son groove donne le goût de se faire aller les hanches (rythme qui inspire la resitedemo.cauction de l’espèce humaine), mais qui n’arrive pas à la cheville de ce que la superstar américaine nous a déjà offert en des temps qui semblent maintenant forts lointains. La pièce la plus développée de la galette est la correcte Lost Queen (qui sombre tout de même encore dans les mêmes clichés superficiels) sur laquelle une voix féminine nous envoie des «ahhhh» qui ne sont assurément pas tirés de la messe du dimanche matin. Non pas que le sexe nous répugne (bien au contraire), mais étalé de façon aussi grossière et peu subtile, ça devient vulgaire et presque plus offensant que les pires films XXX.

Bref, c’est un album franchement décevant pour un artiste aussi talentueux que Pharrell Williams. Son G I R L est élémentaire, superficiel et facile. Vos oreilles ont sans doute autre chose à faire que de perdre du temps sur cette pop de bas étage qui jouera assurément en boucle dans les radios marchandes.

Ma note : 4/10

Pharrell Williams
G I R L
I Am Other/Columbia Records
47 minutes

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