Critiques

Martha Wainwright

Come Home To Mama

  • Maple Music Recordings
  • 2012
  • 38 minutes
7

Martha Wainwright, sœur de vous savez qui, et membre de l’illustre famille McGarrigle/Wainwright lançait hier son quatrième album studio intitulé Come Home To Mama. Enregistré au studio de Sean Lennon, qui est le fils de vous savez qui, et réalisé par Yuka Honda (Cibo Matto, Sean Lennon), Come Home To Mama est agrémenté de solides musiciens tels que l’impérial guitariste de Wilco, Nels Cline, de même que le batteur de la formation rock australienne Dirty Three, Jim White.

Après un premier disque fort prisé par la critique et paru en 2005, la dame nous a offert le très accessible I Know That You’re Married But I’ve Got Feelings To et Sans Souliers, Ni Fusils à Paris qui constituait une relecture bien personnelle des classiques d’Édith Piaf. Sur cette quatrième offrande, Martha Wainwright demeure intelligible, mise énergiquement sur l’émotivité et sur son talent indéniable d’interprète. Un album qui explore différents styles musicaux et ambiances, passant du rock, au folk et de l’électro, au pop dansant; ce qui laisse transparaître un léger manque de cohérence au niveau de la direction artistique. Le décès de la légendaire Kate McGarrigle en janvier 2010 vient teinter fortement les textes et les atmosphères qui prévalent sur cette création.

Les six premières chansons laissent présager au chef-d’œuvre pop tant les morceaux offerts par Martha Wainwright sont d’un niveau inégalé. Que ce soit la légèrement dissonante I Am Sorry, la folk-rock captivante Can You Believe It?, le changement de rythme agréablement surprenant dans Radio Star, les brillants arrangements de claviers dans Leave Behind et l’absorbante électro-pop titrée Four Black Sheep; ces pièces sont sans aucun doute parmi les meilleures du corpus chansonnier de Wainwright.

Ça se gâte passablement par la suite avec la soul-pop Some People, la bondissante et quelconque I Wanna Make An Arrest et la ballade All Your Clothes. Qu’à cela ne tienne, la montréalaise y va d’une exécution d’anthologie, d’un morceau écrit et composé par sa mère. qui s’intitule Proserpina. Je mets au défi quiconque de ne pas verser une larme lors de l’écoute de cette émouvante interprétation. Une grande chanson exécutée, chantée et orchestrée à la perfection. Sans mot! Un bijou!

Come Home To Mama est un album de cœur et d’âme qui, sans représenter un monument, constitue un pas dans la bonne direction pour Martha Wainwright. Cette magnifique jeune femme possède tout le talent pour passer aux ligues majeures de l’écriture chansonnière; de se transmuter de compositrice talentueuse et respectée, en grande pointure du songwriting nord-américain. Un peu plus de risques dans la réalisation, des compositions moins classiques et conservatrices, davantage d’expérimentations sonores et elle y arrivera. En attendant, ne boudez pas votre plaisir, cette galette est fort comestible. Vous pouvez l’écouter et y revenir sans embarras!

Ma note : 7/10

Martha Wainwright
Come Home To Mama
Maple Music Recordings
38 Minutes

www.marthawainwright.com/

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