Critiques

Low

The Invisible Way

  • Sub Pop Records
  • 2013
  • 42 minutes
7,5

12737Le duo américain, désormais trio, nommé Low nous présentait la semaine dernière sa dixième offrande en vingt années d’existence intitulée The Invisible Way. Créée en 1993, Low est avant tout un couple marié, d’allégeance religieuse mormone, formé d’Alan Sparhawk (guitare, voix) et Mimi Parker (batterie, voix). Une nouvelle addition est venue se joindre aux amoureux : le bassiste Steve Garrington. La musique de Low se caractérise par des rythmes lents, des arrangements dépouillés, des structures répétitives et hypnotiques et surtout, par de superbes mélodies et harmonies vocales. Reconnu pour ses concerts extatiques, Low a confié la réalisation au très estimé Jeff Tweedy de la formation Wilco.

Sur The Invisible Way, Low emprunte sensiblement la même recette qui a fait sa renommée. Toujours ces tempos langoureux et ce minimalisme au niveau des arrangements, sauf que cette fois-ci, les salves abrasives qui distinguaient les précédents efforts disparaissent au profit des admirables inflexions et harmonies concoctées par Sparhawk/Parker; ce qui attribue à cette création une intelligibilité accrue.

Qui dit accessibilité, dit parfois mièvrerie commerciale… et The Invisible Way se situe aux antipodes du racolage grand public. The Invisible Way est un disque de folk-country chaleureux, qui exprime éloquemment une sincère fragilité et qui déclenche de superbes secousses émotives. Chacune des notes jouées et des mélodies modulées semble parfaitement à leurs places; ce qui n’est pas étranger au fait que Jeff Tweedy tient les rênes!

Un opus qui pousse sérieusement à l’avant-plan les voix de Sparhawk et Parker (particulièrement celle de Parker), comme si Gram Parsons ressuscitait et se joignait de nouveau à Emmylou Harris afin d’entonner solennellement Love Hurts. Une œuvre majestueuse, qui ne tombe jamais dans l’ostentation. Un tour de force convaincant!

Ce bijou débute avec l’excellente Plastic Cup et la mélancolique Amethyst; morceau à éviter si vous vivez un moment difficile, car vous pourriez facilement craquer… Par la suite, Low enchaîne avec le quasi-gospel So Blue, la spleenétique Holy Ghost, l’austère Waiting, la légèrement cadencée Clarence White, la minimaliste Four Score et la très Wilco (voire la progression d’accords) Just Make It Stop. L’album se conclut par la ballade Mother, la déflagrante On My Own et la touchante To Our Knees; une prestation vibrante de Mimi Parker.

Probablement l’album de la consécration pour Low; et c’est tout ce qu’on peut souhaiter à un groupe au parcours artistique exemplaire. Du bonbon pour tous les fervents de country alternatif! Subtil, sobre, pénétrant, mature et délicat, comportant des décharges affectives pouvant ébranler le plus insensible des hommes; et c’est tout ce qu’on demande à une conception sonore de cet acabit. Sans mots…

Ma note : 7,5/10

Low
The Invisible Way
Sub Pop Records
42 minutes

chairkickers.com

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