Les 25 meilleurs albums de 2013 selon LP Labrèche
Faire un top pour moi, c’est un peu comme choisir lequel de ses enfants on garderait et lequel on donnerait en adoption… ça fait mal et je me sens toujours un peu traître par la suite. Plus sérieusement, 2013 a été une grosse année pour le Canal Auditif. On s’est promené jusqu’à Tadoussac et Rouyn-Noranda, on a écouté plus de musique que notre cerveau a été capable d’en absorber et on a vécu des instants mémorables. Surtout, l’année a été marquée par de beaux moments avec les collaborateurs qui sont de vrais passionnés et échanger avec eux n’est jamais ennuyant. Assez la guimauve! Voici le temps de vous dire ce qui a stimulé mes oreilles cette année.
25. Mauves – Le faux du soir
Un très bon album pop pour les gars de Mauves. Ils sont dans le paysage musical québécois pour y rester. Les textes sont brillants, la musique est progressive, accrocheuse et puissante. C’est bon en ti-péché!
24. Chvrches – The Bones Of What You Believe
Les synthétiseurs issus des années 80 ont la cote… encore pire, y a une formation nommée CHRVCHES (probablement que Churches était déjà pris…) qui est brillante dans ses inflexions mélodiques… misère, je suis encore en train de me shaker le popotin!
23. Dead Obies – Montréal $ud
Leur prestation au FME m’avait renversé. Leur album est tout aussi impressionnant! Les gars de Dead Obies amènent un danger qui n’existait pas dans le rap québécois et le font avec intelligence. La pièce-titre te fait «bouncer», te donne envie de t’acheter des dents en or pis un «baggie» de tabac qui fait rire, rien de moins.
22. Janelle Monáe – The Electric Lady
Dans la pop, la reine c’est Monáe. Cette femme sait composer, sait chanter, sait danser, sait sitedemo.cauire… en fait je me demande s’il y a quelque chose qu’elle ne fait pas. On m’a même dit qu’elle faisait un bœuf Wellington à se «pitcher» par la fenêtre! Blague à part, de la pop bien ficelée et intoxicante, un impératif!
21. Red Fang – Whales And Leeches
Red Fang me demande tout le temps un effort d’écoute, mais une fois à bord du train, j’ai de la misère à débarquer. La preuve, je les ai vus en concert deux fois la semaine dernière… c’est pas peu dire! Ça rentre au poste, c’est crasse et c’est intelligent. À vos barbes!
20. Solids – Blame Confusion
J’attendais le premier album du duo avec impatience et je n’ai pas été déçu. Du noise-punk chaleureux qui réconforte et en même temps qui donne envie de se lancer dans un mosh pit. C’est rare d’arriver à mixer judicieusement ces deux styles musicaux, mais les deux garçons le font avec brio.
19. Lorde – Pure Heroine
Oui, oui, je sais, ça n’a pas été critiqué sur le Canal Auditif cette année. J’en fais un devoir personnel au début de l’année prochaine. La jeune Néo-Zélandaise a frappé fort avec cet album qui prendra sans aucun doute de l’ampleur au cours de l’année à venir. Sa musique a quelque chose de rassembleur qui attire les mélomanes de tous les horizons.
18. Future Of The Left – How To Stop Your Brain In An Accident
Je suis un adepte fini de la formation et cet album est encore une fois excellent! Les Gallois prouvent qu’ils sont loin d’avoir épuisé leurs réserves créatrices et nous envoient en pleine face de sublimes ritournelles. Joie.
17. Groenland – The Chase
Groenland était partout cette année et avec raison. Le combo de pop orchestral sait composer des mélodies entraînantes qui prennent une envergure démesurée à tout coup. On ne peut pas passer sous silence non plus la merveilleuse voix de Sabrina Halde, riche et habitée. Du gros stock.
16. Arcade Fire – Reflektor
Hein??? Pas dans ton top 10? Non. Je n’ai jamais été un grand fervent d’Arcade Fire. La bande à Butler m’a toujours laissé relativement indifférent. Par contre, je suis un gros fan de James Murphy et sa patte est estampillée partout sur Reflektor. Pis moi, ben ça m’allume, c’tu clair?
15. Klô Pelgag – L’alchimie des monstres
La folle poésie de Pelgag me rappelle les premiers albums de Pierre Lapointe; cette même imagerie délurée qui crée des tableaux surréels. La jeune demoiselle est bourrée de talent et m’a fait sourire à plusieurs occasions cette année… pis c’est une fanatique de Star Wars!
14. The Knife – Shaking the Habitual
Un grand album point à la ligne. Le duo suédois est maître dans l’art de composer de l’électro astucieux en y injectant des sonorités variées. The Knife crée un univers sonore dense qui ne peut qu’inspirer le respect. Des artistes intègres!
13. Arctic Monkeys – AM
Si je suis un peu nostalgique de la folie de Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not, n’en reste pas moins que les singes ont lancé un album de pop habité de riffs matraques et de mélodies contagieuses. C’est mon album de prédilection lorsque je veux me mettre dans un esprit de party.
12. Nick Cave And The Bad Seeds – Push The Sky Away
Lancez-moi des roches si vous le voulez, mais je ne connaissais pas Cave. Est-ce que je peux vous dire que j’ai été anéanti? La poésie de l’australien d’origine est dense, habile, touchante et poignante. Un vrai coup de foudre. Nick, je t’aime.
11. Scout Niblett – It’s Up To Emma
Quelle femme! Les mélodies mélancoliques minimalistes de cette Britannique m’ont rentré dans la patate comme une flèche de cupidon. Depuis, j’y suis plongé comme une baleine bleue, ne remontant qu’occasionnellement pour reprendre mon souffle pour mieux y replonger.
10. Deafheaven – Sunbather
Détenant une sonorité unique, le groupe m’a complètement séduit avec ses mélodies lourdes et la voix death metal de Clarke. Leur capacité de passer d’un son saturé à quelque chose de complètement calme donne l’impression d’être dans une tornade, d’arriver au centre de celle-ci, pour ensuite être ramené dans la tourmente. Un incontournable.
9. Foals – Holy Fire
Album le plus funky de l’année. Un bon rock avec du groove qui donne envie de faire la fête jusqu’aux petites heures, mais aussi une galette qui comporte ses moments mélancoliques et qui possède tous les ingrédients pour me séduire.
8. Suuns – Images du futur
Tout dans ce groupe m’interpelle: les mélodies déviantes, les atmosphères puissantes, la basse généreuse, la guitare légèrement dissonante et le chant plaintif. J’ai écouté en boucle Images du futur pendant plusieurs semaines après sa sortie, complètement pris par l’univers des jeunes hommes établis à Montréal.
7. Chance The Rapper – Acid Rap
Dès les premières notes d’Acid Rap, Chance The Rapper y va d’un funk complètement fou qui rime avec force et intelligence. Que ce soit avec Pusha Man ou Cocoa Butter Kisses, le jeune homme de Chicago affirme son talent, son originalité et toute sa force créative. Ça promet pour le futur!
6. Mikal Cronin – MCII
Il serait indécent de vous décrire les situations personnelles qui ont fait que certaines des pièces de MCII ont pris (pour moi) une importance colossale. Cronin m’est rentré dans la patate rapidement avec la précision d’un chirurgien, et depuis, il n’en est pas sorti. De l’excellent power pop et un album qui m’a marqué au fer rouge.
5. Alaclair Ensemble – Les maigres blancs d’Amérique du noir
Qu’est-ce qui est plus cool qu’Alaclair Ensemble au Québec? Rien. La bande de minces se drapent peut-être de folies et de légèreté, mais la réalité est que c’est un collectif d’artistes intelligents qui savent créer de puissantes pièces. L’ironie de certains morceaux a tout pour me faire sourire, et sérieux, Babouine, what a toune!
4. Danny Brown – Old
Danny Brown a dû menacer de partager gratuitement son album sur internet pour que sa compagnie de disque finisse par le sortir. Et Dieu merci!!! Un album qui, autant au niveau de la réalisation que des textes, est d’une justesse incroyable. Ce jeune homme ne l’a pas eu facile et utilise ces expériences pour écrire des textes profonds.
3. The Ocean – Pelagial
Je ne connaissais pas le groupe allemand avant la sortie de Pelagial, mais depuis, je suis devenu un fanatique incontesté. Ces musiciens sont doués, créent un univers musical riche, et c’est une des choses qui a le plus joué dans mes oreilles cette année.
2. Queens of the Stone Age – … Like Clockwork
J’adore QOTSA depuis plusieurs années. Bien que ce nouvel album prend une tangente plus mature, n’en demeure pas moins qu’on y retrouve des mélodies efficaces qui se logent aisément dans le cerveau. Les expériences personnelles difficiles de Homme se sont transformées en petites pépites d’or pour nos oreilles.
1. James Blake – Overgrown
James Blake mérite amplement son Mercury qu’il a gagné cette année. Overgrown est un album d’une maturité incroyable pour ce jeune anglais de 25 ans. Chacune des pièces est sculptée avec minutie et détail, rien n’est laissé au hasard et sa voix est tout simplement époustouflante.
Mentions honorables:
Les Indiens – Crâne, Ponctuation – 27 Club, Death Grips – Government Plate, Tyler The Creator – Wolf, Misteur Valaire – Bellevue, Local Natives – Hummingbird, Ty Segall – Sleeper, Wolf People – Fain, Phosphorescent – Muchacho, Junip – Junip et A$AP Rocky – Long.Live.A$AP.
Les maxis de l’année:
10. Parquet Courts – Tally All The Things That You Broke
9. Dam Ships – Dam Ships
8. Puscifer – Donkey Punch The Night
7. Bangladeafy – The Briefcase
6. Kabul Golf Club – Le bal du rat mort
5. Young Fathers – Tape 2
4. Le Couleur – Voyage Love
3. Avec pas d’casque – Dommage que tu sois pris
2. Lac Estion – Sans lendemains
1. Fauve – Blizzard
Le schizophrène de l’année:
Snoop Dogg… euh je veux dire Lion… euh je veux dire Snoopzilla… disons Snoop ok?
La reprise de l’année:
Sur un pied d’égalité: Puscifer – Balls To The Wall (Accept) et Scout Niblett – No Scrubs (TLC).
Mon concert de l’année:
Ty Segall au Cabaret du Mile-End
On se revoit en janvier!