Critiques

Lana Del Rey

Honeymoon

  • Interscope Records / Polydor Records
  • 2015
  • 66 minutes
7

Lana_Del_Rey_-_Honeymoon_(Official_Album_Cover)Ce n’est pas un secret pour personne (du moins en ce qui concerne les 10-12 personnes qui font partie de mon cercle social au quotidien): je fais partie du «team Lana» depuis le début de la carrière de l’artiste pop la plus contestée de sa génération. Je ne m’étendrai pas sur le pourquoi, mais vous pouvez toujours lire ma critique de son disque précédent ici!

Au dernier épisode, la vaporeuse chanteuse nous avait livré un disque très texturé, satiné de guitares électriques bluesy et armé d’une volonté de faire les choses différemment. Ultraviolence était un album pop qui allait changer la donne ou s’écraser. Même si je l’ai moi-même beaucoup apprécié, ça n’a pas été l’album de la consécration espéré. Résultat: Lana est de retour avec son album le plus mélancolique. Ne vous fiez pas à sa photo de pochette ensoleillée, mais plutôt à ce qui se cache dans cette image: la femme-objet prisonnière du côté lugubre de sa vie de luxe et de sa lune de miel en plastique. Honeymoon est définitivement l’album le plus sombre de l’artiste jusqu’à maintenant.

Pour tout vous dire, j’ai trouvé ça un brin soporifique après une première écoute. Pourquoi? Simplement parce que presque toutes les pièces jouent dans la cour de son premier grand hit: Videogames. C’est-à-dire qu’à quelques exceptions près, elles sont toutes très peu rythmées, très longues, cinématiques et déprimées. Disons que si vous êtes fatigué et que vous écoutez l’album avec des écouteurs sur votre iTunes, vous allez vous réveiller en sursaut si l’album suivant de votre liste est le nouveau Slayer. Inutile de dire que plusieurs écoutes s’imposent avant d’accrocher, mais je le dis pareil.

Somme toute, il y a quand même des trucs très forts pendant cette virée dans la mélancolie. Music To Watch Boys To est particulièrement intéressante avec ses arrangements qui se réclament des premières compositions sixties de Lee Baxter (quelle autre artiste pop irait jaser de ça en entrevue, tsé!!). Terrence Loves You est très jazzy et fait honneur à l’ambiance qui exultait de sa reprise de The Other Woman sur Ultraviolence. On note également parmi les points forts l’extrait High By The Beach qui est également la chanson la plus «upbeat» du lot.

Parmi les moments les plus longs, on retrouve Art Deco dont les subtiles lignes de sax alto à la sauce fromagée du chef Kenny G représentent le seul «highlight» et Salvatore, où Lana s’essaie à l’italien en utilisant de gros clichés niaiseux avec un accent discutable (je déteste quand les chanteuses pop font ça… Madonna en tête de liste des plus graves offenses). Il y a aussi Religion qui ne me pose un problème que du point de vue de ses paroles vraiment quétaines qui rendent désuet l’argument selon lequel Lana Del Rey est Shakespeare si on la compare à Miley Cyrus (you’re my religion, you’re how I’m living…When I’m down on my knees you’re how I pray, tu vois le genre?).

Le tout se termine avec une autre reprise de Nina Simone. La surexposée Don’t Let Me Be Misunderstood, reprise un nombre incalculable de fois, vient fermer le chapitre le plus homogène de la carrière de Lana Del Rey. C’est un disque correct. Reste juste à savoir combien de temps elle pourra recycler son personnage de film noir sans tomber dans l’autoparodie.

Ma note: 7/10

Lana Del Rey
Honeymoon
Interscope/Polydor
66 minutes

http://lanadelrey.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QnxpHIl5Ynw[/youtube]

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