Critiques

Jean-Michel Jarre

Electronica 2: The Heart Of Noise

  • Columbia Records
  • 2016
  • 74 minutes
7

Jean-Michel JarreJean-Michel Jarre était sorti de son studio en octobre dernier avec la première partie de son «plus grand projet de tous les temps»: Electronica 1: The Time Machine. Nous savions qu’il allait y avoir une suite, et c’est maintenant un fait accompli avec Electronica 2: The Heart Of Noise. Jarre reprend la même formule de la collaboration, cette fois-ci avec quatorze artistes qui ont marqué ou sont passés par la scène électronique à leur façon. À part le jeu de mots douteux avec The Art Of Noise de Luigi Russolo et l’absence du projet britannique du même nom, la sonorité a peu à voir avec le noise. Jarre reste dans sa zone de confort pendant que ses quatorze collaborateurs s’affairent à singulariser chaque pièce. Ceci dit, Jarre et ses amis savent très bien ce qu’ils font et offrent un deuxième volet tout aussi bien sitedemo.cauit que le premier.

The Heart Of Noise, Pt. 1 a été composée en collaboration avec Rone (Erwan Castex), que l’on reconnaît ici par l’ambiance dramatique de la pièce. Jarre reprend le thème en solo sur The Heart Of Noise, Pt. 2, partie dansante très bien exécutée. Pet Shop Boys met fin à l’introduction instrumentale pour chanter sur Brick England, une bonne piste synth pop sauf pour le son de clavier de Final Countdown, dont on se serait passé. These Creatures se développe toute en légèreté avec la voix de Julia Holter, c’est joli et harmonique. As One change de registre pour passer au dance pop, avec Primal Scream, et une structure qui fait étrangement penser à Something Good (Utah Saints). Gary Numan vole la vedette sur Here For You, sorte d’hymne dark wave intemporelle.

Le cinématographique Hans Zimmer apporte sa touche à grand déploiement sur Electrees avec ses grands arpèges et son chœur de petits chanteurs d’Hollywood. Jarre prend le virage techno 90s avec Exit, avec au passage des échantillons de voix d’Edward Snowden. What You Want se démarque avec sa forme hip-hop et la voix de la Canadienne Peaches. Gisele, en duo avec Sébastien Tellier, sonne d’abord comme un flash-back 80s qui se transforme ensuite en pièce techno. Switch On Leon conserve la sonorité techno, et The Orb vient y insuffler un nuage ambiant. En duo avec Siriusmo, Circus fait dans l’électro pop bien pompé, mais avec le même son de clavier que Brick England, un côté fromagé dont on se serait également passé.

Yello nous offre la balade Why This, Why That And Why, dont la voix veloutée est plus parlée que chantée. Jeff Mills reprend la forme techno 90s sur The Architect, avec échantillons de cordes et arpèges synthétiques. Notre chère Cyndi Lauper chante sur la dance pop Swipe To The Right. Christophe ralentit le tempo sur Walking The Mile, balade aux teintes trip hop. Falling Down retourne vingt ans en arrière avec ses sonorités électros industrielles. The Heart Of Noise (The Origin) reprend le thème musical des deux premières pistes en guise de conclusion.

Dix-huit pièces plus tard, trente-quatre avec celles de The Time Machine, Jean-Michel Jarre a rassemblé un nombre improbable d’artistes qui, par leur créativité, ont réussi à dépoussiérer son univers musical pour lui réinjecter du sang neuf. Oxygène a plus de quarante ans, et ça ne paraît pas du tout sur les deux disques d’Electronica; un projet fou réussi. Bravo.

Ma note: 7/10

Jean-Michel Jarre
Electronica 2 : The Heart of Noise
Columbia
74 minutes

http://jeanmicheljarre.com

[youtube]https://youtu.be/XhZ9XeZNsdI[/youtube]

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