Critiques

David Lynch

The Big Dream

  • Sacred Bones Records
  • 2013
  • 50 minutes
5,5

david-lynch-the-big-dreamLe chimérique cinéaste, photographe, peintre et maintenant musicien, David Lynch lançait la semaine dernière dans les bacs son deuxième album titré The Big Dream. Lynch, qui a toujours eu un faible pour les musiques glauques et embrumées (voire les thèmes musicaux conçus par Angelo Badalamenti pour certains films du cinéaste) y va d’un album se situant étonnamment aux frontières d’un électro-blues un peu plus abrasif que ce que nous anticipions.

L’artiste multidisciplinaire, originaire de Missoula dans l’état du Montana, élabore une œuvre qui devrait plaire aux aficionados du créateur. Ce The Big Dream se caractérise par quelques guitares salopées qui font leur apparition à maintes occasions tout au long de l’album, par cette voix nasillarde submergée par un effet que nous pourrions qualifier «d’aquatique», de même que cette atmosphère étrange et hypnotique, parfaitement à l’image de la filmographie de Lynch.

Une sitedemo.cauction nettement plus structurée et cohérente que son précédent effort Crazy Clown Time, car Lynch s’aventure dans une artère musicale clairement plus mélodique, malgré la langueur et la monotonie qui nivellent cette œuvre vers le bas. Le problème? C’est que Lynch utilise les mêmes subterfuges que dans son cinéma; sauf qu’en musique ça fonctionne moins bien et The Big Dream laisse une désagréable impression d’inachevé qui laisse l’auditeur de marbre ou encore dans un état neurasthénique avancé…

Il faut quand même souligner les quelques points positifs qui stimulent ce The Big Dream. En premier lieu, l’empreinte qu’a laissée le projet Dark Night Of The Soul sur Lynch (mettant en vedette feu Mark Linkous et Danger Mouse) est sans équivoque; particulièrement au niveau de cette ambiance claustrophobe que n’aurait sans doute pas reniée M. Sparklehorse lui-même! De plus, ces morceaux ténébreux sont en parfaites concordances avec l’imaginaire insolite du réalisateur.

Quelques ritournelles sont quand venus titiller les canaux auditifs de votre dévoué critique : l’assoupissante The Big Dream, la section rythmique très Tom Waits qui anime Star Dream Girl, les quasis émouvantes Cold Wind Blowin’ et Are You Sure, la pratiquement Portishead (avec moins d’éclat et d’efficacité bien entendu) intitulée We Rolled Together et le blues rock typé Sun Can’t Be Seen No More.

Le démérite déterminant de cette œuvre est que nous avons affaire ici à un cinéaste qui tente de jouer au musicien… et malheureusement, ça donne un résultat en demi-teinte. The Big Dream n’est pas exécrable, mais n’est pas nécessairement très satisfaisant. Bref, un disque très David Lynch que certains affectionneront ou que d’autres exécreront sans ménagement… mais on ne peut reprocher au touche-à-tout David Lynch (âgé maintenant de 67 ans) de faire du surplace et de se sédentariser avec les années.

Ma note : 5,5/10

David Lynch
The Big Dream
50 minutes
Sacred Bones Records

davidlynch.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=cBBMUmO5e60[/youtube]

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