Critiques

Johnny Marr

Playland

  • New Voodoo
  • 2014
  • 42 minutes
5,5

Playland packshotLe quasi légendaire Johnny Marr, guitariste émérite ayant fait partie des Smiths, Electronic, The The et Modest Mouse, lance cette semaine son deuxième album solo titré Playland. L’an dernier, Marr nous gratifiait d’un The Messenger en dent de scie, musicalement à point, mais vocalement totalement faiblard. Sur cette première parution, Marr sitedemo.caiguait des inflexions vocales quelconques, frisant parfois l’amateurisme, malgré l’apport guitaristique reconnaissable à mille lieues et encore une fois très opérant. Est-ce que cette fois-ci le musicien corrige le tir?

Musicalement, même si on a parfois l’impression de se retrouver dix ans en arrière, lorsque la folie Franz Ferdinand battait son plein, c’est adéquatement exécuté. La tonitruante Back In The Box et la funkisante Easy Money, en guise d’introduction, font admirablement le travail. Pas de doute, Marr est un songwriter doué! Au niveau du travail vocal prescrit, on note également une certaine amélioration; Marr dispensant des mélodies mieux construites et un peu plus assurées. Rien de bien audacieux, mais ça demeure fort convenable.

Les fans du musicien apprécieront une nouvelle fois le jeu de guitare pur et limpide qui a fait la renommée du guitariste. Par contre, on demeure dans un registre sonore pop-indie-rock complètement mature et on voit mal comment un jeune mélomane avide de sensation forte pourrait s’intéresser à cette sitedemo.cauction. Marr joue dans ses propres sentiers battus, ne prend pas beaucoup de risques… et on peut aisément le comprendre! À 50 ans et des poussières, compte tenu des accomplissements sonores réalisés, Johnny Marr n’a peut-être plus envie de se surpasser. N’est pas Robert Plant qui veut…

Ceci dit, Johnny Marr propose un Playland de meilleure qualité que la précédente tentative. Les chansons sont mélodiquement plus opérantes et la réalisation costaude vient impeccablement appuyer le travail musical de l’instrumentiste. Quelques ritournelles sont venues enjôler votre dévoué scribe: la très The Smiths (sans la personnalité vocale de Morrissey, il va sans dire) titré The Trap, l’explosive pièce-titre aux relents post-punk Playland, l’excellente ligne de basse pulsative enfiévrant Speak Out Reach Out ainsi que la dynamique Boys Get Straight. En contrepartie, on se serait passé de la monotone Candidate ainsi que du refrain fédérateur/mièvre dispensé sur Dynamo.

Ce Playland n’est pas rebutant, mais est loin d’être enivrant. Néanmoins, les adeptes grisonnants de l’artiste devraient apprécier et bien franchement, on ne peut demander plus à cet excellent guitariste si souvent mésestimé. Un cran au-dessus de The Messenger, Playland se classe malgré tout dans la catégorie «trois petits tours et puis s’en vont». Une conception sonore décente, mais facilement oubliable.

Ma note: 5,5/10

Johnny Marr
Playland
New Voodoo
42 minutes

www.johnny-marr.com/easy-money-playland-pre-order

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