Critiques

David Bazan

Care

  • Barsuk records
  • 2017
  • 35 minutes
6,5

David Bazan lançait un peu plus tôt ce mois-ci son quatrième album solo. Alors que le temps qui séparait Strange Negocations et Blanco était de cinq ans, cette fois-ci nous n’avons eu qu’à attendre un an pour avoir de nouvelles chansons du barde américain, ancien membre et cœur de Pedro The Lion.

Dans Blanco, son effort précédent, Bazan prenait un virage marqué en incorporant plus de synthétiseurs dans ses compositions. Care s’inscrit dans la continuité de ce changement qui délaisse quasi complètement la guitare et qui use de drum machine pour faire office de percussions. Encore une fois, Bazan chante la misère du quotidien, ancrée dans des situations concrètes et tangibles. Ses trames sont généralement composées de suites d’accords surprenantes et une mélancolie latente habite l’album dans son entièreté.

Les trois premières chansons de l’album sont très convaincantes. La chanson-titre nous amène tranquillement dans l’univers de ce nouvel album. Puis, Up All Night nous surprend avec ses rythmes plutôt dansants. Ensuite, c’est Disappearing Ink, qui prend le relais, un des textes les plus intéressants de ce nouvel album :

«Am I asleep? Am I awake?
And why am I asking you?
Do I enjoy the drugs I take?
My Lord
I hope I do
I hope I do »
– Disappearing Ink

Cette dernière, en compagnie de Sparkling Water, est l’une des deux chansons tirées de sa compilation Bazan Monthly vol.1 parue en 2014. À ce moment, il créait une chanson par mois qui allait à un groupe restreint de fans qui avaient payé pour les recevoir. Certaines avaient été recyclées aussi dans Blanco. David Bazan est un auteur — compositeur — interprète génial. Et pourtant, Care laisse un peu sur sa faim. De jouer principalement avec des synthétiseurs fait disparaître la chaleur qui se dégageait du jeu de guitare de Bazan. De plus, ses textes plongent dans des situations très concrètes et perdent un peu de leur universalité. C’est dommage. Sans compter qu’on fait rapidement le tour du drum machine et de ses possibilités sonores. Ça manque un peu d’inventivité et d’audace. Pourtant, Bazan a aussi été membre d’Headphones qui approchait la création de manière semblable, mais avec des résultats plus convaincants.

Care n’est pas un mauvais album pour autant. Les fans de Bazan seront très contents de le retrouver avec de nouvelles compositions sur lesquelles se bercer. Certaines chansons sont diablement réussies et c’est plutôt l’ensemble qui est peut-être un peu trop répétitif. Il semble que David Bazan a fait le tour de ce qu’il peut faire avec un clavier et un drum machine. Malheureusement.

Ma note: 6,5/10

David Bazan
Care
Barsuk Records
35 minutes

http://www.davidbazan.com/

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