Concerts

suite et fin

coup-de-coeur-francophone-2016Mon périple au Coup de cœur francophone reprenait mercredi alors que je me dirigeais au Théâtre Fairmount pour y entendre Le Couleur. D’abord censé être précédé en première partie par Cliché, c’est finalement Choses Sauvages qui les a remplacés dernière minute après un désistement. La formation montréalaise a sorti ses chansons les plus dansantes pour l’occasion et cela a fait plaisir aux spectateurs présents. Ils étaient épars lors des premières notes, mais la salle s’est graduellement remplie, si bien que le groupe jouait devant une bonne foule lors de ses dernières chansons. Ils ont offert une prestation bien rodée et efficace.

Puis, c’est Le Couleur qui est débarqué avec un presque medley. C’était impressionnant de les voir enchaîner les tubes dansants les uns après les autres en prenant que de très rares pauses pour nous parler un tout petit peu. Le trio s’est échangé de nombreux sourires pendant la prestation alors qu’ils lançaient leur nouvel album P.o.p. Félix Dyotte était présent pour chanter sur les chansons auxquelles il a participé, dont Underage. Seul petit hic, le son des micros était vraiment très ordinaire. Sur certaines chansons, on avait du mal à entendre Laurence Giroux-Do. Un problème qui a finalement été réglé pendant le spectacle. Malgré ce petit désagrément, c’était tout un concert à forte concentration d’énergie brute.

Jeudi soir, je me dirigeai d’abord du côté de Samito. Le jeune homme était encore une fois en pleine forme alors qu’il foulait les planches de l’Astral. D’ailleurs, on se demande un peu pourquoi l’Astral? Les chaises devraient être bannies lors des concerts du chanteur. Cela a pris de nombreuses chansons avant que les spectateurs présents réunissent suffisamment de courage pour aller se déhancher à l’avant. Évidemment, Samito les a gagnés avec Tiku La Hina, Flôr et Oskia. Entre sa performance et celle de Laurence Nerbonne, le marteau est tombé. On apprenait que Leonard Cohen avait poussé son dernier souffle. Qu’il repose en paix. Cela n’a pas empêché Laurence Nerbonne d’embarquer sur scène pour présenter les pièces de Montréal XO. Elle semblait en pleine forme et revenait d’un chalet d’écriture. Son esprit était encore en ébullition et cela paraissait dans sa livraison.

J’ai ensuite quitté pour le Divan Orange pour attraper le sympathique et drôle Gab Paquet en spectacle. Celui-ci sait insuffler un vent de folie à ses publics et je n’ai pas échappé à la vague. Rapidement, j’étais vêtu d’une robe à paillette. Oui, je sais tu veux des photos. Ce ne sera malheureusement pas possible… Revenons à Paquet qui lançait Santa Barbara. Il nous a catapulté avec une assurance et une présence scénique hors pair les Coach de vie, Ton appel à frais virés, Voyage astral et Casio pad et moustache. Il a même été accompagné de Navet Confit sur deux chansons qui portaient pour l’occasion un magnifique chandail de Charles Lafortune. Il a terminé avec l’excellente Papa, maman, bébé, amour. Le jeune homme de Québec a vraiment pris beaucoup d’assurance sur scène. Gros concert. Puis, Bleu Jeans Bleu a à son tour livré les chansons de leur délicieux Franchement wow. On a eu droit aussi à plusieurs chansons du dernier album dont Pantalon de yoga et Petit pudding. Une soirée qui vous laisse un sourire indélébile sur le visage.

Vendredi soir, mon attention était d’abord tournée vers le Divan Orange où la Saskatchewanaise Alexis Normand lançait son nouvel album. C’était une douce façon de commencer la fin de semaine alors qu’elle nous chantait la pomme avec sa guitare, accompagnée d’un homme-orchestre qui s’occupait des claviers, de la guitare et des percussions avec ses pieds. Elle avait même amené de la confiture qu’elle a faite avec sa mère et qui était en vente à la table de marchandise. Adorable. Je me suis ensuite dirigé au Club Soda pour les Belges de Dalton Télégramme. Ceux-ci ont livré un spectacle solide dès les premières chansons. Cependant, il y a eu un certain passage à vide entre la 4e et 8e chanson environ. Les titres étaient alors moins dynamiques, mais bon,La terrible histoire de Baby Face Nelson, Tant pis pour hier, Je t’ai jeté étaient tous de beaux moments. Ça fait penser à un Louise Attaque en plus folk-bluegrass. Le groupe est très divertissant sur scène et sait donner un spectacle. Leur finale, Téquila a été chaudement applaudie par la foule.

Puis, c’est Yann Perreau qui a pris la scène avec la force d’un lion et à coup de riff rock. Le montréalais semblait en pleine forme et dansait un peu partout sur la scène comme lui seul sait le faire. Il nous a balancé par la tête Conduis-moi, La vie n’est pas qu’une salope, Le président danse autrement et Le bruit des bottes sur laquelle Philippe Brach est venu rapper. Oui, oui, rapper. Il a ensuite enchaîné avec Bonne journée avec le groupe de Perreau. Assez surprenant comme moment. Je me suis ensuite dirigé au Divan Orange pour assister à Francis Faubert. Il était en duo avec un Mat Vézio amoché par une élongation musculaire. Ça n’a pas empêché les deux hommes de livrer une solide prestation. Il a, entre autres, présenté une nouvelle chanson intitulée Donne-moi du lousse, qui… ben le titre le dit. Terriblement efficace, il y a même un couple (ou en tout cas, deux personnes qui se connaissaient) qui se sont chicanés sous mes yeux. Ils ont terminé avec une adaptation d’On va crever en attendant l’été (ou l’hiver) pour laquelle il s’est fait virer d’un spectacle hommage à Dédé à Granby parce que ce n’était pas « dans l’esprit ». Je pourrais vous jaser longuement de la vision réductrice et romantique que les gens ont de Dédé Fortin, mais ce sera pour une autre fois.

Puis, c’était aux Revenants de nous gracier des chansons de leur album Épouvantail. Le son n’était pas parfait, mais on a eu droit tout de même à une enfilade pas piquée des vers des chansons de l’album. C’était pas mal bon dans les oreilles. J’ai quitté à un certain moment pour me diriger vers le métro et finalement, je me suis fait aspirer au Quai des Brumes où jouait Valérie Poulin. Et je ne l’ai pas regretté. La jeune femme a offert un spectacle mémorable et puissant. Je n’ai vu que les cinq dernières chansons, mais c’était impressionnant et marquant. Une jeune femme qu’on va suivre de très très près.

Samedi soir, c’était au tour de Philippe Brach de nous émerveiller. Et il l’a fait en grand. Il nous a invités à Enfant-Ville, un concept costumé où le trash et les souvenirs de jeunesse se côtoyaient nerveusement de trop près. Il était aussi accompagné d’un quatuor à corde, ce qui a évidemment donné une nouvelle dimension à ses chansons. Voici quelques points qui résument bien son spectacle :

• Après deux chansons, il a demandé à tous : « Les amis-loups, est-ce que vous aimez ça les enfants? » Le Club Soda a répondu d’un gros : « Oui! » Ce à quoi, il a rajouté : « Ben Paul Cagelet aussi. » Si tu la comprends pas suit ce lien : http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/actualites-judiciaires/201611/11/01-5040373-lacteur-paul-cagelet-accuse-de-pornographie-juvenile.php

• On est très loin des débuts. Maintenant, il y a une foule de jeunes femmes qui connaissent TOUTES les paroles de ses chansons. Je me sentais vraiment vieux. Elles se demandaient sans doute ce qu’un papi faisait un samedi soir au Club Soda.

• Il a invité Carmen Campagne (oui, oui, la chanteuse pour enfant) pour chanter La moustache à papa. Suivit d’un Lucy in the Sky With Diamonds où une machine à bulle fonctionnait à plein régime.

• Il a repris Black Swan de Thom Yorke (oui… une autre toune en anglais pendant le CCF)

• Il nous a laissés en nous disant qu’on se reverrait pour le 3e album. O_o

Encore sous le choc de ce que je venais de voir, je me suis dirigé du côté de l’Esco pour attraper les lourdauds de Milanku. La formation a livré son rock abrasif fortement influencé par Thrice devant une foule compacte et nombreuse. Ça rentrait au poste en ti-péché. Toute cette aventure s’est terminée le dimanche dans un « 5@7 déplogue » au Quai des Brumes en compagnie de Bernhari qui s’apprête à s’envoler pour l’Europe. En trio avec Shawn Cotton et Simon Quevillon, il a fait notamment une version plus dansante de Toujours toujours particulièrement délicieuse. C’était une parfaite façon de terminer cette édition 2016 du Coup de cœur francophone.

Encore une fois, c’était une édition géniale qui a compté sur plusieurs spectacles marquants. Merci à l’équipe du CCF de faire de la magie chaque année. Voici en rafale quelques coups de cœur.

Klô Pelgag, Philippe Brach, Gab Paquet, Valérie Poulin, Les Goules et les Abdigradationnistes.

À l’année prochaine!

http://www.coupdecoeur.ca/