Critiques

Clark

Clark

  • Warp Records
  • 2015
  • 47 minutes
9
Le meilleur de lca

homepage_large.3829453eClark est le nom d’artiste du compositeur britannique Christopher Stephen Clark, probablement un des représentants les plus solides de la scène IDM et electronica des 00’s. Dès son premier album Clarence Park (2001), publié sur l’étiquette Warp Records, Clark avait placé la barre très haute, et bien qu’il n’ait pas sauté par dessus à chaque fois, son septième album éponyme le fait d’un élan gracieux.

Clark nous avait laissés avec Iradelphic en 2012, un album tellement plus délicat que tout ce qu’il nous avait offert jusqu’à maintenant. Un album où il portait une attention amoureuse à la matière première des instruments acoustiques; caisses de résonance, cordes, frottements des doigts, réverbération des pièces où les enregistrements ont eu lieu. Le résultat était passionnant, et faisait plaisir avec son air de Pocket Symphony. C’est avec enthousiasme que je constate que son album éponyme repart non pas de Totem Flares (2009), un peu simple à côté de l’œuvre clarkienne, mais de Turning Dragon (2008), où la violence des thèmes valse avec la précision chirurgicale des formes.

Ship Is Flooding est la plage sonore où l’humanité s’échoue, et où Winter Linn nous accueille ensuite d’un pas militaire. On danse toute la nuit sur Unfurla, au diable les bombardements et le couvre-feu! Strength Through Fragility confirme la ligne directrice avec ses échantillons d’explosions réverbérés qui viennent contrebalancer le piano en délai. Sodium Trimmer se situe dans la machine de guerre, les chenilles labourent la boue, les circuits électroniques et le moteur font trembler le sol; un bonbon techno industriel.

Banjo allège l’atmosphère avec son rythme EBM funky, son synth arpégé de façon aléatoire et ses itérations de transmissions radio. Snowbird continue de façon angélique avec des échantillons d’enfants de chœur, et un rythme qui s’apparente à de la réanimation cardiaque. The Grit In The Pearl redémarre le beat de façon dance, et s’évanouit ensuite dans la réverbération. Beacon en remet avec son power synth arpégé qui s’évapore également dans l’espace.

Petroleum Tinged passe comme un interlude sorti de Blade Runner, c’est plus atmosphérique, et fait la transition vers Silvered Iris, plutôt techno trance avec un synth coloré au steel drum. There’s A Distance In You revient à du IDM pur, durant laquelle les rythmes bondissants et les solos de synth s’entrecroisent jusqu’au violoncelle, qui boucle le thème initié par Ship Is Flooding. Everlane conclut donc l’album tel un épilogue, avec ses strates synthétiques en forme de vagues.

Clark laisse une impression de débarquement, d’invasion, de confrontation et de libération, c’est violent et ça laisse des marques, mais ça libère également de la tension. La précision du montage se ressent principalement dans le phrasé et dans la subtilité des transitions. L’anticipation et la curiosité font le reste. Il n’est tout simplement pas possible d’arrêter l’écoute avant la fin, à moins qu’une bombe vous tombe dessus.

Ma note: 9/10

Clark
Clark
Warp Records
47 minutes

https://www.facebook.com/throttleclark

[youtube]http://youtu.be/XisOVzJ32_g[/youtube]

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