Critiques

Christopher Owens

Lysandre

  • Fat Possum Records
  • 2013
  • 28 minutes
5

christopher-owens-lysandreL’auteur-compositeur-interprète âgé de 33 ans, et résident de San Francisco, Christopher Owens, lançait la semaine dernière son premier album solo depuis la dissolution de la formation Girls; groupe qui avait fait paraître l’excellent Father, Son, Holy Ghost en 2011. Le parcours artistique tortueux d’Owens est à souligner puisqu’il provient d’une famille ayant fait partie de la secte religieuse Children Of God. Par la suite, le musicien a quitté la secte afin de déménager à Frisco. Il a été guitariste accompagnateur d’Ariel Pink au sein de la formation Holy Shit. Est-ce que ce premier effort titré Lysandre est à la hauteur des attentes?

En toute honnêteté, voilà une création qui nous a laissé franchement sur notre appétit. Pas vraiment une désagréable conception sonore mais rien qui n’arrive à la cheville de ce qui avait été élaboré au sein de Girls. Owens y va avec un album concept qui raconte les péripéties qui se sont déroulées lors de la première tournée de Girls en 2008; incluant une relation amoureuse avec une jeune française prénommée Lysandre.

Musicalement parlant, Owens privilégie l’esthétique folk-pop ensoleillée, enjolivée de country, colorée de flûte traversière, de saxophone et de Fender Rhodes. Donc, exit la direction « slacker rock » qui prévalait chez son ancienne formation. Là où le bât blesse, c’est au niveau de l’utilisation inappropriée d’une flûte traversière remémorant les pires moments du prog-rock néo-hippie sévissant dans les années 60-70, et surtout, d’un saxophone qui évoque Kenny G; et ça, c’est loin, mais très loin, de constituer un compliment!

Certains morceaux pourrait servir de jingle publicitaire pour un fabricant quelconque de papier cul tant les arrangements de flûte et de saxophone sont d’un goût douteux. Owens est sans contredit un excellent compositeur, un parolier doué, mais cette fois-ci, l’univers musical proposé n’a pas su nous convaincre!

Quelques pièces viennent sauver la mise telles que Here We Go et Lysandre, qui détiennent un petit je-ne-sais-quoi de Mercury Rev, la pop-rock inoffensive Here We Go Again, la folk-pop Love Is In The Ear Of The Listener et la très Bob Dylan titrée Part Of Me (Lysandre’s Epilogue). En ce qui concerne les ratages complets, nous aimerions souligner la rock Here We Go et la quasi reggae Riviera Rock; tous gâchés par ce saxophone de mauvais goût! Pour ce qui est du reste, ce ne sont que des chansons toutes aussi oubliables les unes que les autres.

Voilà un disque franchement décevant pour ce songwriter normalement doué. Arrangements douteux, chansons banales et pépères, exécutées sans grande conviction, nous étions en droit de nous attendre à beaucoup plus de la part de Christopher Owens. Une première déception… mais à la défense du bonhomme, il a beaucoup trop de talent pour ne pas rebondir; du moins nous l’espérons!

Ma note : 5/10

Christopher Owens
Lysandre
Fat Possum Records
28 minutes

www.christopherowensonline.com/

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