Critiques

Chassepareil

Les Oiseaux D’hiver

  • Indépendant
  • 2016
  • 48 minutes
7

ChassepareilIl y a de ces musiques qui nous font prendre conscience de la nostalgie du temps, des paysages québécois (surtout lorsqu’ils sont enneigés à n’en plus finir…). C’est ce qui arrive avec la bande, originaire du Saguenay, nommée Chassepareil (anciennement Sweet Grass). Nous offrant Les Oiseaux D’hiver, la formation folk séduit avec des arrangements méticuleux et doux. Enregistrée au Studio Hors-Piste à L’Anse-Saint-Jean, les Saguenéens frappent fort avec cette galette qui nous propose tout un kit pour passer au travers de la saison hivernale qui s’approche.

Le disque s’ouvre sur la magnifique Petite Ourse. Chanson qui nous berce d’un côté et de l’autre avec cette flûte traversière (jouée par Johannie Tremblay) donnant l’impression de vivre un conte de fées dans une immense forêt. Très cinématographique, la pièce s’écourte rapidement pour faire place à Berceuse pour les oiseaux d’hiver, qui est en soi, une véritable ode à l’hiver composé à partir d’arrangements, plutôt sympathiques et bien construits. De plus, les instruments à cordes illustrent une couleur plutôt chaude et festive, et ce, dès le refrain. Efficace, oui, en s’il vous plaît.

On continue avec la brillante Saint-Denis. On sort un peu plus du folk pour se diriger vers un côté plus jazz/baroque. Avec un «picking» assez bien exécuté à la guitare et à la mandoline (respectivement Alexandrine Rodrigue et Ovide Coudé), Chassepareil réinvente la musique traditionnelle québécoise et c’est bien tant mieux. On sort du quétaine et du déjà vu (et des ceintures fléchées et des cuillères en bois). La preuve, lisez les paroles : «On s’est mis à se prendre pour des rois/Avec nos amours de babiche/Quand on flottait sur la neige dans le salon/Qui a recouvert le plancher.» Fine plume.

Avec Chassepareil, les harmonies vocales sont touchantes. La démarche artistique se tient et la symbiose y est. Prenez la touchante Peau d’âne : «Le fleuve se vide, le fleur se vide, se vide/À cause des vandales qui l’ont débouché/Remets ta peau d’âne, remets ta peau d’âne, peau d’âne/Et marche la tête baissée jusqu’au village/Les yeux pointés sur tes sabots.» La nature occupe une place de choix dans les textes de la formation.

Somme toute, Chassepareil saura te renflouer le cœur de mille images, d’émotions et de quelques bleuets… de préférence au chocolat (des Pères trappistes)!

Ma note: 7/10

Chassepareil
Les Oiseaux D’hiver
Indie
48 minutes

https://chassepareil.bandcamp.com/