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Découvrir le compositeur Giacinto Scelsi pour bien se préparer au concert du Quatuor Molinari

Avec ses 22 ans derrière la cravate, le Quatuor Molinari est bien implanté dans le paysage québécois. Ces jours-ci, les quatres musiciens se penchent sur les pièces pour Quatuor à cordes de Giacinto Scelsi.

Giacinto Scelsi est un fascinant personnage qui n’aura pas connu la gloire ou la reconnaissance de son vivant. Celle-ci est tout de même arrivée à la fin de sa vie alors qu’Ennio Morriconne avec le Gruppo di Improvvisazione Nuova Consonanza lui a dédié une création : Omaggio a Giacinto Scelsi.

Il est né dans une famille noble italienne et reçoit une éducation privée dans le château de sa mère. Oui, oui, le château… Cependant, la famille se déplace à Rome où il suivra des cours de musique avec Giacinto Sallustio. Puis, il part à Vienne pour étudier avec Walter Klein, un élève de Schönberg.

Giacinto Scelsi est reconnu pour ses compositions qui ne font appel qu’à une seule note, mais avant de se lancer dans ces créations suite à son séjour en hôpital psychiatrique, il écrit un quatuor à corde et un oratorio.

Son quatuor à cordes use de sonorités inquiétantes qu’on pourrait aisément associer à un film d’Alfred Hitchcock ou encore à une scène de tension dans Jaws. Scelsi nous garde sur le qui-vive et nous menace presqu’avec ses cordes. Le compositeur n’avait pas l’intention de nous laisser sombrer dans une contemplation passive. Peut-être est-ce dû à ses fréquentations de l’époque? Scelsi, bien qu’il soit italien, maîtrisait à merveille le français. Il est régulièrement à Paris où il se lie d’amitié avec la poétesse Virginia Wolfe et l’homme de théâtre Jean Cocteau.

Sur Terre, les yeux rivés vers les cieux

Puis, il continue avec trois quatuors à cordes dans les années 60 qui plongent plus loin dans une quête métaphysique. Après s’être frotté aux religions des pays orientaux, il trouve une nouvelle spiritualité qui habitera sa musique. Ses quatuors à cordes de cette époque en sont empreints. La musique pour lui, était un conduit pour relier les humains à la puissance divine.


Le Quatuor Molinari, pour bien plonger dans l’oeuvre de ce compositeur fascinant, a prévilégié l’intégralité. C’est pourquoi le groupe reprend les 5 quatuors à cordes. Cela permet d’entendre l’évolution de Scelsi à travers le temps. Il faut dire que le premier Quatuor à cordes est paru dans sa première période de composition, en 1944 et que son cinquième, est sa dernière, parue en 1985. Voilà donc une bonne façon de prendre en compte la carrière d’un compositeur.

Homme de son, homme de mots

Comme nous le disions plus haut, Giacinto Scelsi maîtrisait aussi le français et cela, au point d’écrire un recueil de poèmes. L’homme du son est une oeuvre poétique qui frappe par sa contemporanéité. Bref, Scelsi était en écriture, comme en musique, foncièrement à l’avant-garde. Le Quatuor Molinari a choisi des poèmes qui sont issus des mêmes années que les compositions musicales. Ainsi, on peut suivre l’évolution du créateur à plusieurs niveaux. Lors de ce concert, c’est le comédien et musicien Jean Marchand qui récitera ces écrits.

Voilà donc une belle occasion de découvrir l’univers fascinant du compositeur italien Giacinto Scelsi. Si vous aimez la musique qui plonge à fond dans les sonorités inquiétantes et qui créent des atmosphères de tensions suprenantes, ce concert est pour vous!

Le Quatuor Molinari sera en concert le 3 mai à 19h30 à la salle du Conservatoire de musique de Montréal. Pour toutes les informations, c’est par ici.

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