C’est à Londres en 2011 que naît la formation britannique Woman’s Hour. La voix suave de Fiona Burgess rencontre les guitares nuancées de William Burgess, la basse généreuse de Nicolas Graves et les claviers enveloppants de Josh Hunnisett. Bref, une bande de gars qui a pour rôle de donner l’espace nécessaire à cette voix féminine à la fois douce, innocente, coulante, puissante et efficace.

Vous pourrez classer Woman’s Hour dans le même rang que The XX, mais en version légèrement plus rythmée. Dans les mêmes eaux sonores que leurs compatriotes anglais, le groupe y patauge avec aisance et inspiration. Les mélodies de ce Conversations accrochent facilement l’oreille et ont la fâcheuse manie d’y rester pour un bon bout de temps.

Le côté plus dansant du groupe s’exprime en début de galette, porté par la chanson titre, qui donne envie de se déhancher légèrement. Tout dans les rythmes de Woman’s Hour évoque la sensualité, particulièrement la douceur des claviers de Hunnisett qui sont généralement ambiants et complètent à merveille le travail des deux autres musiciens. Autre pièce plus rythmée, Darkest Place et sa mélodie contagieuse vous fera battre la mesure, et ce, malgré l’absence totale de tambours.

Woman’s Hour sait se faire plus éthéré également. On le constate dans la légèreté de certains titres dont Her Ghost et Two Sides Of You qui laissent énormément de place à la voix Burgess. D’ailleurs, Conversations dans son entièreté laisse beaucoup de place à cette voix envoûtante qui est sans contredit son principal atout.

C’est peut-être là aussi leur principale faiblesse. Bien que Conversations soit exécuté avec un aplomb fort appréciable, difficile de ne pas tisser de liens directs avec The XX qui, comme on s’en rend actuellement compte, commence à lentement, mais sûrement, à s’essouffler. Difficile de se renouveler lorsque le genre musical d’un groupe est si précis. Woman’s Hour porte une grande attention aux détails et cela fait en sorte que cet album est complet, cohérent et délectable, mais ce souci du détail combiné au style musical prescrit limite franchement l’inventivité que le quatuor aurait pu faire preuve.

Ceci dit, dans le genre, c’est très bien et ça s’écoute bien. Ça donne sérieusement envie de s’exercer à faire des bébés… Alors, allez-y les amis! Profitez de l’atmosphère que vous offrent ce Conversations. Tamisez les lumières. C’est l’été…

Ma note: 7/10

Woman’s Hour
Conversations
Secretly Canadian
42 minutes

www.womanshourband.co.uk/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dGitM0sAmoU[/youtube]