Critiques

Wintersleep

The Great Detachment

  • Dine Alone Records
  • 2016
  • 47 minutes
5,5

WintersleepEn 2012, Wintersleep avait fait paraître Hello Hum; disque réalisé par maestro Dave Fridmann (Flaming Lips, Mercury Rev, Baroness, etc.) où la formation canadienne, originaire d’Halifax, proposait un pop-rock qui frayait avec l’univers d’Interpol, en moins spleenétique bien entendu. Le groupe, mené par le vocaliste Paul Murphy, était de retour la semaine dernière avec son 6e album studio intitulé The Great Detachment. Quelques médias ont présenté cette sitedemo.cauction comme étant un retour aux sources pour Wintersleep.

Est-ce bien le cas et si c’est le cas, est-ce pertinent dans le contexte musical qui prévaut en 2016, compte tenu du fait que Wintersleep existe depuis plus de 10 ans? D’entrée de jeu, avec la lourde et fédératrice Amerika qui donne le ton à ce nouvel opus, on comprend que les Canadiens désirent plus que jamais rassembler plutôt que convaincre. Pour être franc, en ce qui concerne la conviction, The Great Detachment en manque cruellement.

Dans la multiplication excessive de parutions dites indie-rock, on voit mal comment le dernier rejeton de Wintersleep réussira à se démarquer, tant ce qui est proposé ne se distingue pas assez de la masse; du moins pas assez de tous ces artistes issus de ce genre musical souvent édulcoré et sans saveur. Ce n’est pas une conception sonore médiocre, mais ce The Great Detachment manque de débordements sonores et ça demeure trop souvent dans un format pop-rock radiophonique consensuel… et même encore, pas certain que cette sitedemo.cauction trouvera son public. Un album trop gentillet, trop en retenue, surtout pour une création rock.

Wintersleep est un groupe extrêmement compétent. Cependant, si les chansons ne sont pas bonifiées par une réalisation adéquate ou par des arrangements singuliers, l’ensemble tombe un peu à plat, en désuétude. Lifting Cure constitue l’exemple probant de ce que j’avance. On y entend des motifs guitaristiques/synthétiques intéressants, des mélodies fort potables, mais malheureusement la sauce reste collé au fond du chaudron. Ça ne lève malheureusement pas.

Cela dit, il y a bien quelques chansons qui font le travail, mais ce n’est clairement pas assez pour me contenter. Je pense entre autres à Metropolis, pièce caractérisée par une progression d’accords captivante, par une guitare juste assez salopée et par une mélodie efficiente. Une bonne chanson dans l’ensemble. J’ai bien aimé l’énergie déployée dans Freak Out, mais ce n’est rien pour écrire à sa maman. En contrepartie, on se retrouve avec une More Than dans laquelle intervient un chœur «gospelisant» qui ne chavire aucunement les cœurs. Et on s’entend, une référence au gospel devrait à tout le moins faire un peu lever les poils sur nos bras.

Déçu par la proposition de Wintersleep? Oui et non. Oui, car je crois que la précédente tentative faisait preuve d’une certaine audace. Non, car la bande à Paul Murphy est un bon groupe qui n’a jamais réussi à se démarquer franchement de ses contemporains. Somme toute, les fans de la formation sauront apprécier la nouvelle offrande… probablement plus que moi.

Ma note: 5,5/10

Wintersleep
The Great Detachment
Dine Alone
47 minutes

http://www.wintersleep.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Yik5P7Gcf2c[/youtube]

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