Critiques

Willis Earl Beal

Nobody Knows

  • XL Recordings
  • 2013
  • 57 minutes
7

willis-earl-beal-nobody-knows-albumSur la route qui a mené l’artiste Willis Earl Beal jusqu’à son premier contrat de disque, vous trouverez plusieurs faits d’armes inusités. L’homme natif de Chicago a d’abord joint l’armée avant d’être libéré par cette dernière pour des raisons médicales. Par la suite, celui-ci est revenu dans sa ville natale pour y travailler quelque temps. Enfin, il a déménagé à Albuquerque où il a été itinérant (à l’occasion) et où il travaillait au salaire minimum. C’est dans le cadre des ces emplois précaires qu’il a commencé à laisser des copies de son premier album dans des endroits publics. Finalement, c’est la maison XL Recordings qui a déniché le bluesman nouveau-genre.

Nobody Knows trempe à la fois dans la tradition blues et folk américain, mais garde aussi un pied dans la réalité contemporaine. La voix et la poésie de Beal occupent l’avant-scène la majeure partie du temps. Les instrumentations sont la plupart du temps sobres, parfois quasiment absentes. La pièce qui introduit l’album, Waverling Lines impose la primauté des mots sur la musique. Cela prend près de la moitié de la pièce avant qu’un violoncelle vienne timidement poser quelques notes. On retrouve ce genre de morceaux à plusieurs reprises sur la galette. Everything Unwinds, avec sa guitare minimaliste et répétitive et ses ambiances sombres et lourdes trahit la vie difficile de Beal.

On y retrouve tout de même certaines pièces dans lesquelles quelques instruments se pointent le bout du nez. Coming Through sur laquelle apparaît Cat Power possède une mélodie accrocheuse et les deux voix s’accordent très bien ensemble. On reconnaît beaucoup l’apport de Power, surtout au niveau de la mélodie. La pièce Too Dry To Cry est puissante avec son rythme intoxicant et la voix de Beal qui coule avec une facilité surprenante. C’est définitivement le bijou de l’album… car Nobody Knows n’est pas parfait. L’alternance entre les pièces aux mélodies plus construites et celles à la limite de l’étrange est en déséquilibre. De plus, l’austérité musicale dont fait preuve Beal est parfois charmante, mais devient parfois lourde et répétitive.

Nobody Knows demeure un bon album qui est à se mettre dans les oreilles, si vous aimez tout ce qui est folk, blues et trash. Il faut dire que Beal chante avec son âme et cela ne laisse pas indifférent. Il en profite pour y glisser quelques pièces dignes d’intérêt.

Ma note : 7/10

Willis Earl Beal
Nobody Knows
XL Recordings
57 minutes

www.willisearlbeal.com/

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.