Chroniques

Une entrevue avec Les Marinellis

Les MarinellisLes Marinellis sont atterris à Montréal dimanche dernier en provenance de l’Europe où ils lançaient leur deuxième album: Île de rêve. Encore sous l’effet du décalage horaire, j’ai rencontré Cédric et Alexis dans l’ancienne terrasse arrière de l’Esco. Bière en main, on a parlé de la vie de tournée, de la sortie de l’album, de ce qu’est le rock’n’roll et du lancement de samedi prochain (demain!) au Club Lambi.
 
 

LP: Salut, les garçons, vous allez bien?

Alexis: Encore un peu sur le décalage, je me lève à 6 heures le matin, mais je suis en forme.

Cédric: Hier, je suis venu faire un tour à l’Esco, j’ai pris deux «shots» pis je me suis endormi… de fatigue.

LP: Comment ça se passe depuis la sortie de l’album?

Cédric: Mieux que jamais, on est mieux entouré. Après la sortie du premier disque, on a tourné pas mal et quand on est revenu à Montréal, on avait un contact chez Panache Booking avec Michelle Cable (Ty Segall, Mac DeMarco, Mikal Cronin) fait qu’on l’a relancé pour savoir si elle voulait venir nous voir. Elle ne pouvait pas venir à Montréal, mais elle nous a envoyé Josh Iden, un nouveau qui cherchait des bands. On s’est arrangé pour jouer, on a pris une bière avec et ils nous ont écrit deux jours après: «Bienvenue dans la famille, on veut travailler avec vous sur un nouveau projet». Ça fait qu’on a fait l’inverse du premier, on a plutôt fait un album pour pouvoir aller en tournée un peu partout. On s’est dépêché de se trouver une compagnie de booking pour l’Europe, on a préparé une tournée, mais on n’avait même pas d’album encore, rien d’écrit. En deux mois, on a écrit, enregistré et mixé l’album. Deux jours avant l’enregistrement y avait deux tounes qui n’étaient pas finies, pour te dire.

Alexis: Et puis, on a enregistré tout live. Ce qu’on retrouve sur l’album, c’est vraiment l’instinct du moment.

Cédric: Et puis on a contacté Burger pour savoir s’ils sortaient l’album et ils nous ont dit oui tout de suite. L’appui qu’ils nous donnent est fou. Quand ils annoncent sur Facebook d’aller nous voir en concert, c’est de la grosse pub qui vaut un bon «1000 J’aime». Ici, Kapoue nous a bien entourés pour la sortie de l’album. Mais on est encore pas mal indépendant au sens qu’on a tout payé pour l’enregistrement de l’album. On a payé quelqu’un pour nous aider avec les demandes de subventions et pour faire du «tracking» radio. Mais Kapoue fait la promo et l’impression et ils sont efficaces. On a quasiment 500 personnes qui viennent au lancement… Bref, tout ça pour dire que ça va bien.

LP: Pis Burger Records? À Montréal, ce n’est pas si gros et connu, mais dès que tu sors un peu du Québec…

Alexis: C’est une mode! C’est le monde habillé tout croche, aux cheveux longs qui vont voir des concerts nus pieds. Je niaise, mais des fois, on demandait à des bookers en Europe s’ils pensaient qu’il y allait avoir du monde et ils nous répondaient: «C’est sûr, vous êtes sur Burger Records». C’est une étiquette de qualité. On verra dans quinze ans si ça va être encore gros, mais ils viennent d’ouvrir un studio, un deuxième magasin et un poste de radio.

Cédric: C’est une grosse famille, c’est du monde qui fait de la musique, qui a les cheveux longs, qui fument du «weed» et qui font du surf. C’est la vague californienne. C’est du bon monde. Personne ne se prend la tête. Ils font du foin, mais ça mange encore des hot-dogs pis ça habite dans la «shop» entre les caisses de vinyles.

LP: Et puis, la pire soirée en tournée?

Alexis: Y a un soir où le spag n’a pas passé. On est dans une salle juste avant le début du show et j’avais une goutte de sueur qui commençait à me couler sur le front. C’est à ce moment-là qu’on nous a avertis qu’on montait sur le stage. Pendant tout le long du concert, je vomissais un peu dans ma bouche quand je chantais. J’avais hâte à la fin, mettons…

LP: Et puis SXSW, c’était comment?

Cédric: C’était le fun parce qu’on a mis des visages sur des gens avec qui on jase depuis un bout de temps. On a fait aussi une vitrine pour M pour Montréal et c’était cool. C’est nous qui avons servi la poutine au monde, avec du vrai fromage en crotte. On a fait aussi un show où on est arrivé en Hummer parce que c’est un transport UBER qui nous a ramassés. On arrive là et c’était tellement tout croche, je chantais à côté du « fridge ». Y a même un gars ben buzzé qui est venu se faire un sandwich pendant le set…

LP: Pis l’Europe?

Alexis: On était la tête d’affiche cette fois-ci. L’année passée, on tournait en première partie de King Khan And The Shrines dans des salles de 800 personnes. Là on s’est retrouvé dans des squats à dormir par terre, à porter les mêmes culottes pendant quatre jours parce que tu ne trouves pas de douches… tu finis par brosser tous les soirs pour supporter ça.

Cédric: Ben là! On brossait aussi quand ça allait bien. On est arrivé à Fribourg et on avait une loge aussi grosse que l’Esco avec des douches, des machines à laver, de la bouffe en masse… On s’est soûlé quand même.

Alexis: Finalement, toutes les raisons sont bonnes pour brosser. Les squats c’était cool par exemple. À Lugano, c’était une gang de jeunes «skaters» qui avaient ça, c’était du bon monde. Ils étaient prêts à tout. Ça se brisait des canettes de bière sur la tête pis toute… Je pense qu’il faut que tu passes par là, c’est sain. Je pense que les gens qui font ça pour vrai, se retrouvent à passer par plein de situations folles, c’est de la richesse gratuite.

LP: Comme Marie-Mai?

Cédric: Ben non! Elle ne fait pas ça pour vrai.

Alexis: Elle a commencé par Star Académie. Elle a été pondue dans le système. Ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas fine, mais…

Cédric: Je pense que ça va lever plus notre affaire parce qu’on met les bouchées doubles tous les jours, mais on ne refusera jamais un show dans un squat.

Alexis: Côté ambiance, ce sont les shows qu’on préfère.

LP: Merci les gars.

Alexis et Cédric: Merci.

*En concert demain dans le cadre du lancement de l’album Île de rêve au Club Lambi à 20h30

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